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CHPF : les urgences plaident pour davantage de moyens

©CP/Radio1

Le chef du service des urgences du CHPF, Tony Tekuataoa, qui accueillait le haut-commissaire lors de sa visite du 31 décembre, a prévenu que la filière dédiée demandée par le comité organisateur des JO ne serait pas possible à mettre en place dans les conditions budgétaires actuelles. Il plaide aussi pour la mise en place d’une procédure de télémédecine pour initier à distance le traitement des accidents vasculaires cérébraux avant le transfert vers le CHPF, seul moyen d’augmenter les chances des patients des îles.

C’est loin d’être une nouvelle demande. Tony Tekuataoa, chef des urgences à l’hôpital de Taaone,  en avait déjà parlé à Emmanuel Macron en juillet 2021. Il souhaite installer au rez-de-chaussée du CHPF une salle d’accueil des urgences vitales, « avec un accès direct par l’extérieur », pour mieux trier et prodiguer les premiers soins aux patients lourds parmi les 45 000 personnes que le service accueille chaque année.

« C’est dommage, on a des JO qui arrivent, on me demande une filière dédiée, mais je n’arriverai pas à la faire sans passer par une salle comme ça. Ça pourrait être un ‘héritage’ des Jeux », dit-il en référence à la promesse du comité organisateur de laisser une trace positive et pérenne. D’autant qu’il dispose de l’espace pour le faire, notamment une salle qui avait été utilisée durant la crise Covid et qui sert aujourd’hui de local de stockage des matériels d’intervention.

« Moi j’ai vraiment appuyé pour que le Pays fasse l’effort, on n’a pas réussi à le faire. C’est toujours les sous… Les JO, c’est la petite pichenette pour essayer d’avancer sur ce projet-là, qui est vraiment pour la population », dit l’urgentiste qui estime la dépense annuelle à 200 millions de Fcfp, essentiellement destinée aux soignants puisque l’hôpital dispose déjà du matériel.

Le médecin ajoute que c’est précisément dans une salle d’urgences vitales de ce type que se forment réellement les équipes, ce qui la rend doublement nécéssaire. 150 à 250 patients par mois sont classés en urgence vitale, et « mieux on prend en charge les urgences vitales, moins ça coûte sur le long terme. C’est vraiment un investissement sur l’avenir, c’est ça qu’on essaye de faire comprendre aux autorités locales », rappelle-t-il.

Le Dr Tekuataoa plaide également pour la « téléthrombolyse » pour les patients victimes d’AVC, rendue possible par l’installation de scanners dans les hôpitaux de Raiatea et Taiohae : après un entretien en visio avec le neurologue du CHPF, un premier traitement médicamenteux est administré, avant même l’évacuation sanitaire vers Tahiti, car plus l’attente est longue et plus le patient perd ses chances de survie sans séquelles lourdes.

Il espère donc que la prochaine convention santé État-Pays va prévoir cette activité : la précédente avait permis de faire venir à Tahiti un neurologue spécialisé dans la téléthrombolyse.

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