Les quatre braqueurs qui avaient menacé d’un fusil à canon scié une famille de Mahina, pensant s’en prendre à un dealer d’ice, le 28 avril dernier, ont été condamnés lundi après-midi à des peines allant de 5 ans de prison ferme à un an avec sursis.
« Les faits sont d’une particulière gravité, et assez inquiétants sur le territoire de Polynésie », a indiqué le président du tribunal correctionnel de Papeete lundi après-midi lors de la comparution immédiate des quatre personnes impliquées dans un braquage armé. Le dimanche 28 avril dernier, un habitant de Mahina et ses deux enfants se sont retrouvés nez à nez avec trois hommes, dont un armé d’un fusil à canon scié. Ces derniers étaient à la recherche d’un trafiquant d’ice qui leur devait plus d’un million de Fcfp. S’apercevant qu’ils s’étaient trompés de cible, les quatre « braqueurs » avaient pris la fuite. Les précisions sur leur véhicule et leurs physiques transmises par les victimes avaient permis à la gendarmerie de les retrouver quatre jours après.
Lundi après-midi, ce sont donc trois hommes, dont deux déjà bien connus de la justice, et une femme, qui devaient s’expliquer sur les raisons de cette expédition. La tête de l’expédition punitive voulait récupérer les quelques millions que le dénommé John-John, trafiquant d’ice, devait à son oncle. « Il m’a donné du Dolirhume, ce con », a expliqué l’homme très agité et visiblement très peu impressionné par le tribunal. Les trois hommes ont expliqué tant bien que mal qu’ils souhaitaient « impressionner » le dealer. « On peut le faire avec un recommandé avec accusé de réception ou avec un fusil… » a souligné le président du tribunal. Le « cerveau » de l’opération a insisté sur le fait que l’arme n’était pas chargée. Pourtant une cartouche a été retrouvée dans le sac de sa compagne présente lors du « braquage ». « Je l’ai prise au cas où, imagine l’autre il a une arme il va me flinguer », a répondu le prévenu avec décontraction.
Quant à leur « erreur sur la personne », ils rejettent la faute sur un dénommé JR qui les aurait trompés intentionnellement. Des explications qui pourraient porter à sourire et pourtant, « l’amateurisme et la bêtise n’ôtent rien à la dangerosité », a souligné la procureur de la République avant de requérir des peines allant de 4 ans de prison ferme à 1 an avec sursis. Deux d’entre eux étaient en état de récidive légale.
Le tribunal s’est finalement montré plus sévère avec le meneur de la bande, le condamnant à 5 ans de prison ferme. Un de ses complices à écopé de 4 ans de prison dont un avec sursis. Les deux hommes étaient en état de récidive légale. Le troisième homme a été condamné à an avec sursis, et la femme à une peine d’amende.