La victime avait expliqué aux gendarmes dans le cadre d’une plainte pour violence physique que son conjoint l’a régulièrement forcée à avoir des rapports. Des relations douloureuses précédées de coups que le prévenu a tenté de minimiser pendant le procès.
Rapports sexuels forcés et violence conjugale. À la barre ce mardi, un homme d’une trentaine d’année poursuivi pour avoir imposé des relations sexuelles à sa compagne entre janvier et septembre 2019. Des faits qui ont été révélés alors que la victime souhaitait déposer plainte après une scène de violence particulièrement musclée, qui lui avait valu un hématome au visage. À l’époque, lors de son audition, la jeune femme s’était confiée sur les rapports intimes qu’elle entretenait avec le père de son fils. Elle avait expliqué être régulièrement sollicitée pour des relations sexuelles par son concubin, qui lui donnait des coups si elle ne s’exécutait pas. Une version que le prévenu a avouée à demi-mot ce mardi en assurant que « les coups, c’était pour la réveiller, la secouer et lui dire qu’il voulait d’elle ».
« Le viol sur conjoint n’est pas l’affaire de l’intimité »
Selon les premières auditions de sa compagne, il lui arrivait d’être réveillée en pleine nuit parce qu’il l’avait « pénétrée » alors qu’elle dormait, allant même jusqu’à lui infliger des blessures au vagin. Depuis les faits, le couple s’est remis ensemble, a accueilli cette année un nouveau-né et la victime qui avait déjà écrit au procureur pour tenter de mettre fin à la procédure est revenue sur sa déposition. Elle a expliqué que les gendarmes l’avaient questionnée sur son intimité alors qu’elle voulait seulement dénoncer les coups de son tane. Pour le procureur, «le viol sur conjoint n’est pas l’affaire de l’intimité, mais l’affaire de la société ». Il a requis 5 ans de prison, dont 2 ans avec sursis, avec obligation de soins et interdiction de paraître au domicile de la victime. Une peine trop importante selon la défense qui pointe du doigt un dossier dans l’excès, sans véritables éléments. Il aurait peut-être fallu, selon lui, que « cette affaire soit jugée aux assises « , car un jury populaire aurait mieux compris « le comportement des Polynésiens face à l’autorité ». Après en avoir délibéré les juges ont condamné le conjoint pour agression sexuelle à cinq ans de prison dont trois avec sursis.