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Cinq ans d’inéligibilité requis contre Cyril Tetuanui

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Le parquet de Papeete a requis mardi midi une peine de deux ans de prison fermes, la révocation du sursis d’un an de prison et cinq ans d’inéligibilité à l’encontre du président du SPC et maire de Tumaraa, Cyril Tetuanui. L’élu est accusé d’avoir accordé des faveurs à un commerçant de Raiatea, Médéric Tavaearii, contre un versement de 1,5 million de Fcfp.

Tout a commencé par une enquête de la gendarmerie sur un trafic de stupéfiants. Lors d’une perquisition menée au domicile d’un commerçant de Raiatea, Médéric Tavaearii, les enquêteurs ont découvert une note signée du maire de Tumaraa, Cyril Tetuanui, s’engageant à respecter ses « promesses ». Les enquêteurs ont ensuite découvert que le commerçant avait versé 1,5 million de Fcfp à l’élu, qu’il embauchait la fille du maire dans une de ses boulangeries, qu’il fournissait le pain pour la cantine scolaire de Tumaraa, qu’il bénéficiait gracieusement d’un véhicule de la mairie et qu’il disposait d’emplacement de choix lors des festivités du Heiva… Un « cas typique de trafic d’influence » pour le procureur, Martial Renaud, qui a dépeint Médéric Tavaearii comme un « usurier » qui n’a « pas pour habitude de donner de l’argent sans contrepartie ». Le représentant du parquet a requis deux ans de prison fermes, la révocation d’un sursis d’un an prononcé en 2012, et cinq ans d’inéligibilité contre le maire et président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetuanui. Contre le commerçant de Raiatea, il a demandé deux ans de prison fermes et cinq ans d’exclusion de tout marchés publics.

« Réquisitions extravagantes », pour l’avocat de Cyril Tetuanui

L’avocat de Cyril Tetuanui, Me François Quinquis, a dénoncé dès l’entame de sa plaidoirie des « réquisitions extravagantes » et un dossier « vide ». Pour l’avocat, le versement de 1,5 million de Fcfp correspond à un financement politique de campagne tout ce qu’il y a de plus légal et l’engagement écrit à respecter les « promesses » s’apparentait au respect de « promesses électorales ». Le conseil d’est attaché à démonter les « avantages » obtenus par le commerçant en évoquant « une cinquantaine de baguettes de pain pour la cantine de l’école » ou encore des emplacement au Heiva « payés et facturés par la mairie ». « Plus clochemerlesque, on meurt ! », s’est époumoné l’avocat avant de demander la relaxe de son client. Le délibéré a été fixé au 14 février prochain.