La réunion exceptionnelle des dirigeants du Forum des îles du Pacifique qui s’est tenue à Suva avec le Secrétaire général des Nations Unies a été l’occasion pour le président du Pays de « faire entendre la voix de la Polynésie française ». Il demande aux pays pollueurs d’aller plus vite et plus fort. Radio1 l’a interrogé après sa rencontre bilatérale avec Antonio Gutteres.
Édouard Fritch a rappelé les engagements qui avaient été pris à l’issue de la COP21, avec l’accord de Paris, il y a trois ans. Depuis, la production mondiale de dioxyde de carbone a augmenté, au lieu de diminuer. Le Secrétaire général de l’ONU, qui prépare une conférence sur le climat en septembre à New York, a admis que l’organisation « avait pris du retard sur ces questions ». Édouard Fritch pense qu’il est possible de tenir les objectifs de 2030 – réduction des émissions de gaz à effets de serre, augmentation de la part des énergies renouvelables, entre autres – mais il faut que les nations les plus polluantes « aillent plus vite et s’impliquent davantage ».
Depuis Suva, Édouard Fritch a rappelé les projets portés par la Polynésie française qui doivent contribuer à une meilleure utilisation des ressources énergétiques :
Antonio Gutteres a reconnu « l’autorité morale » des pays du Pacifique pour faire comprendre au monde l’urgence de cette question. Certains sont menacés d’une montée des eaux 4 fois supérieure à la moyenne mondiale, une situation aggravée par les menaces de cyclone, d’éruptions volcaniques et de tremblements de terre. Il estime donc que les pays de la région sont « aux avant-postes de la lutte contre le réchauffement climatique » et veut que les petits pays insulaires aient une place particulière à la conférence de septembre.
Une rencontre bilatérale Polynésie-ONU
Une rencontre bilatérale a également eu lieu ce mardi entre le Secrétaire général de l’ONU, Édouard Fritch et Heremoana Maamaatuaiahutapu. Ils ont évoqué le développement touristique durable de la Polynésie. « Antonio Guterres a salué le développement économique maîtrisé, respectueux de l’environnement, mis en œuvre ces dernières années à Tahiti et dans les îles, et la qualité du travail effectué par l’exécutif polynésien, pour une saine gestion, décentralisée, dans ce sens », lit-on dans un communiqué de la présidence. Les ressources marines de la Polynésie française, leur protection, on été évoquées. « Le président a ainsi rappelé qu’il avait depuis longtemps fait le choix de ne plus délivrer de licences de pêche à des armements étrangers, en faisant en sorte de développer une flottille de pêche polynésienne. »
« Édouard Fritch a également évoqué le comité C24 de l’ONU, sur les questions de décolonisation, en indiquant que le gouvernement de Polynésie française a ces dernières années œuvré pour expliquer aux membres du comité les différents aspects du statut d’autonomie de la Polynésie, » en rappelant au Secrétaire général « les prérogatives de l’exécutif polynésien » et le « partenariat constructif avec l’État. »