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Comment démarrer l’année du dragon de bois sous de bons auspices ?

Le samedi 10 février marque l’entrée dans la nouvelle année du calendrier lunaire. Une fête qui arrive avec de nombreuses réjouissances, mais aussi ses traditions qu’il faut essayer de suivre pour passer une année riche sur tous les plans. Nettoyer sa maison, s’habiller de vêtements neufs, manger des raviolis chinois et distribuer des enveloppes rouges pleines d’argent aux enfants et aux lions… autant de rituels qui attirent de nombreuses bénédictions, explique Lucie Guilloux, premier professeur de mandarin en Polynésie, aujourd’hui retraitée et toujours fine connaisseuse des codes spécifiques au Nouvel an chinois.

Kung Hei Fat Choy ! Cette année le nouveau calendrier lunaire démarre demain, samedi 10 février. Un passage préparé depuis plusieurs semaines par la communauté chinoise de Polynésie, comme c’est le cas tout autour de la planète. Au fenua, les festivités ont démarré en avance, la semaine dernière, par la cérémonie du réveil du dragon, elles se poursuivent ce vendredi soir, à l’occasion du bal annuel qui ouvre officiellement la série d’évènements programmés à Tahiti. L’objectif étant de célébrer l’entrée dans la nouvelle année et de « l’accueillir en faisant en sorte d’attirer au maximum le positif. » Des réjouissances auxquelles se mêlent un bon nombre de traditions à suivre scrupuleusement pour ne pas risquer de passer une mauvaise année. Selon les croyances, elles sont plus ou moins respectées. Au fenua la communauté chinoise, descendante des Hakkas est attachée à certains rituels, notamment celui du grand ménage des fare. « En Chine, à partir du solstice d’hiver, chaque jour on a quelque chose à faire, selon un programme, pour prévoir le jour de l’an chinois, explique Lucie Guilloux, première professeur de mandarin de Polynésie. Ici ce n’est pas aussi strict mais on commence à nettoyer sa maison, on essaie d’enlever tout ce qui est d’avant pour accueillir le renouveau. »

Pas de ménage les trois premiers jours de l’année

Une manière de se débarrasser du mauvais pour laisser place aux bonnes choses. Attention toutefois, car les trois premiers jours de l’année, on oublie le balai et la serpillière. On ne jette rien non plus pour ne pas débarrasser son année des vertus apportées par les rituels, comme celui du bain de feuilles de pamplemoussier ou de mandarinier, la veille du 1er de l’an, qui apporte chance et prospérité. La coutume veut aussi qu’une branche de ces deux arbres fruitiers soit accrochée à l’entrée des maisons pour attirer davantage de richesse.  Il ne faut pas non plus oublier d’endosser des vêtements neufs – si possible rouges –  à la veille du jour de l’an. Et ce samedi, il faut brûler de l’encens et offrir aux enfants une enveloppe rouge contenant de l’argent comme on en insère dans la gueule du lion lors de son passage dans les commerces ou les lieux publics. Certains recommandent de ne pas non plus se couper ou se laver les cheveux, ni même de vêtements, le premier jour de l’année.

Les enveloppes rouges

Cette dernière tradition d’ailleurs bien ancrée dans les mœurs polynésiennes est, là encore, censée porter chance à celui qui offre ce don. « C’est comme si tu lui donnes à manger et tous les bienfaits de cette bonne action te reviennent », précise encore Lucie Guilloux. Enfin, parmi les traditions également très appréciées au fenua, celle sûrement pensée pour les gourmands et qui consiste à déguster des spécialités culinaires chinoises, notamment des raviolis, symboles de prospérité. Sur les tables du réveillon, le poisson, symbole d’abondance, a aussi une place de choix. En revanche, le jour J, il nest recommandé de ne pas cuisiner et de manger les restes. D’autres rituels seront observés durant les prochaines semaines, dont le traditionnel tirage de l’oracle par Richard Chenoux, gardien du temple Kanti. Une vaste culture que pourrez d’ailleurs découvrir le 18 février à l’occasion de la journée culturelle chinoise organisée comme chaque année dans les jardins du temple Kanti à Mamao.

Lucie Guilloux, professeur de mandarin à la retraite

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