Antony Géros a précisé les contours de la commission de la décolonisation qu’il veut créer à l’assemblée : une commission « plutôt de réflexion », bicéphale, dont l’autre tête serait Moetai Brotherson, pour préparer le prochain passage devant la 4e commission de l’ONU. Il pense que la France changera d’attitude cette année et « acceptera d’ouvrir le débat sur la décolonisation ».
Le président de l’assemblée de la Polynésie française s’est également exprimé, lors de la conférence de presse du Tavini ce vendredi matin, sur la commission de la décolonisation qu’il dit vouloir créer dans le cadre de Tarahoi.
Le Tavini a introduit une modification du règlement intérieur de l’assemblée pour pouvoir créer une 10e commission. Il ne s’agirait que d’une commission consultative, bicéphale, dont l’autre tête serait Moetai Brotherson. Une entorse à la séparation des pouvoirs ? Dans l’esprit de son concepteur, elle ne va pas « rendre de décisions », mais construire les « éléments de langage » des émissaires qui iront à l’ONU. Pour lui donner plus de poids, elle sera pluraliste, affirme Antony Géros, et rassemblera élus Tavini, Tapura et non-inscrits. « Je pense que lors de la prochaine réunion de la 4e commission, la France va accepter d’ouvrir le débat sur la décolonisation », dit-il.
Si Gérald Darmanin ne lui a pas répondu catégoriquement sur le sujet de l’éventuelle présence de la France à la prochaine réunion de la 4e commission de l’ONU, renvoyant le sujet, comme il l’a fait dès son arrivée, au Président de la République, Antony Géros affirme que le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer l’a encouragé à préparer une proposition de modification de la loi organique, et assuré que l’État se saisirait de la question au 2e semestre 2024, après les Jeux olympiques. Les trois députés polynésiens sont chargés de préparer cette proposition de loi, et là aussi la fameuse commission pourrait les aider dans leurs travaux préparatoires. On retrouverait dans ce projet de texte, dit Antony Géros, la citoyenneté ma’ohi, la protection du foncier et des langues polynésiennes.