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Communes : « incertitude et manque de visibilité » sur le budget du FIP

Le comité des finances locales s’est réuni jeudi, avec pour la première fois une présidence tripartite. La réunion a notamment permis d’arrêter les budgets affectés en 2021 aux communes et à leur projets d’équipement. Avec 18 milliards de francs de recettes, le FIP perd 10% de son budget.

Dominique Sorain, pour l’État, Édouard Fritch pour le pays, et, pour la première fois, Cyril Tetuanui pour les communes. Cette présidence « tripartite », était demandé par les tavana de longue date. Pour le maire de Uturoa, « l’exercice n’est pas si simple, a expliqué Édouard Fritch. Il doit désormais, comme Monsieur le Haut-commissaire et moi-même, avoir le souci de préserver le futur, mais aussi celui de faire appliquer les règles et les décisions validées par notre instance, tout en assurant écoute et défense des intérêts des 48 communes de Polynésie française, avec impartialité ». Le président du Pays en a aussi profité pour saluer le travail des maires dans cette période de crise : « nous sommes tous fatigués par l’usure et la durée de la crise sanitaire, par les fermetures et les réouvertures de frontières, par les conséquences sociales subies par nos populations… » a listé l’élu avant de revenir au thème central de ce comité : les finances locales.

La réunion était surtout consacrée au bilan de l’année 2020 et au vote du budget de l’année en cours. Un budget travaillé « dans un contexte d’incertitude et de manque de visibilité » et qui repose sur une participation de l’État de 1,88 milliards de francs et du Pays à hauteur de 16,131 milliards. Un peu plus de 18 milliards de francs, donc : un budget en baisse de 10,6 %, « mais qui reste supérieur à celui de 2017 » comme le souligne Édouard Fritch. Le FIP peut tout de même compter sur sa trésorerie : la disponibilité totale pour 2021 est de l’ordre de 25 milliards de francs.

Les « dotations libres d’emploi » atteignent 15,7 milliards. « Conscients des effets de la crise sanitaire, les membres ont souhaité garantir un niveau de ressources pour les collectivités locales, fortement mobilisées pour soutenir leurs populations » précise le communiqué. 1.853 milliards (un budget là encore ne hausse de 420 millions) sont en outre affectés à des opérations spécifiques : 53 nouveaux projets s’ajoutent aux 189 qui ont déjà été engagés les années passées et ne sont pas terminés. Parmi ces actions, beaucoup de construction scolaire (environ 70% des crédits), « mais également des équipements relevant des domaines de la protection civile ou encore de l’environnement ». Parmi les projets remarquables cette année : la mise en place d’adresses à Rurutu (36 millions), l’achat d’un camion à échelle pivotante automatique à Faa’a (60 millions Fcfp), l’acquisition d’un bateau de sauvetage à Rangiroa (9 millions Fcfp), ou encore la rénovation du centre d’incendie secours à Taputapuatea (8 millions).

Inquiétude sur le budget du FIP en 2022

En 2018, Édouard Fritch avait accepté d’augmenter le taux de prélèvement sur l’assiette du FIP de 1%. « J’avais entendu favorablement ce vœu, dans un contexte de reprise économique et d’augmentation importante de nos recettes fiscales, afin de maintenir le milliard de francs que le Pays versait aux communes de 2015 à 2018 pour solder sa dette de 4 milliards FCP » a-t-il expliqué devant le comité hier. Sauf que le contexte « s’est dégradé ». « Honnêtement, le Pays n’a pas les moyens d’accéder à ce vœu dans le contexte actuel, a pointé le président du Pays. Nous pensions l’année dernière, que 2020 serait l’année de tous les records et des bonnes nouvelles. Malheureusement, le coronavirus est venu brutalement perturber notre trajectoire ascendante ». Le Pays prévoit d’ailleurs une nouvelle baisse des recettes fiscales en 2021, mais aussi en 2022. L’année prochaine pourrait même être « la plus durement touchée puisqu’elle se verra amputée, non seulement du résultat du compte administratif de 2020, mais également d’une très probable poursuite de la baisse des recettes au budget de 2022 ». Si Édouard Fritch s’est voulu rassurant – la dépression économique et financière ne serait pas « une fatalité » – il a appelé les élus à la patience : « la reprise économique sera nécessairement progressive et pluriannuelle ».

 

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