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Concession de Tahiti-Faa’a : l’État va relancer l’appel d’offres

Retour à la case départ après plus d’une décennie de procédure. Dans un communiqué, le ministère national des Transports annonce, comme le demandaient de nombreux acteurs, que l’appel d’offres relancé en 2019 serait « déclaré sans suite ». Une façon de mettre un terme à la bataille juridique qui fait rage depuis deux ans. Paris s’engage à mieux consulter le Pays avant le prochain appel d’offres, d’y intégrer des objectifs environnementaux plus ambitieux et de lancer un plan d’investissement à 1,1 milliard avant de désigner un nouveau concessionnaire.

C’était le dernier épisode en date d’une guerre juridique aussi intense que lassante pour tous ceux qui attendent la modernisation de Tahiti – Faa’a. Le 1er juin, le Conseil d’État avait cassé l’annulation, prononcée en octobre par un juge des référés à Papeete, de l’attribution de la concession à Vinci Airports. Le géant français, arrivé deuxième du dernier appel à candidatures en 2021, mais qui a profité de l’élimination – toujours devant la justice – du groupe Egis pour se voir désigné concessionnaire, pouvait donc espérer prendre les rênes de la plateforme pour 40 ans. Sauf que la CCISM et son groupement Ti’a, arrivés troisième de la même procédure, avaient encore à leur disposition des voies de recours et de nombreux arguments pour encore une fois faire casser cette attribution. Une nouvelle demande d’annulation en référé a d’ailleurs été déposé dans le sillon de la décision du Conseil d’État. Paris, « éclairé par les conclusions du rapporteur public » qui présageait encore de longues batailles à la barre, a donc préfèrer couper court à la guerre devant les tribunaux « pour un motif d’intérêt général d’ordre juridique ».

Davantage de consultations et d’ambition environnementales

Un nouvel appel d’offres sera donc lancé par l’État pour trouver le gestionnaire de Tahiti -Faa’a, qui aura pour mission première de rénover un aéroport des plus vieillissants. La procédure devrait « tirer les enseignements » des recours et décisions de justice de ces deux dernières années, et le gouvernement central promet au passage de « recueillir les attentes du gouvernement polynésien sur les enjeux de la nouvelle concession et sur son engagement au capital de la future société concessionnaire ». Autre souhait exprimé par Moetai Brotherson à Paris qui a semble-t-il été entendu : « l’État souhaite relancer une consultation qui tienne compte d’objectifs plus ambitieux en termes de protection de l’environnement et engageants pour l’adoption de pratiques énergétiques plus durables ».

Investissements urgents

Pas d’indication sur le calendrier de cette nouvelle procédure, mais les acteurs du dossier parient sur « un ou deux ans » d’attente avant de voir désigné un nouveau lauréat. Ce temps « sera mis à
profit pour engager de premiers investissements, urgents, pour la capacité et la qualité de service de la plateforme » promet Paris, avec « un plan d’investissement de 9,5 millions d’euros (1,1 milliard de francs, ndr) sur la période 2023-2024 déjà validé, dans l’attente d’un programme de plus grande ampleur qui sera porté par le futur concessionnaire ». D’autres investissements pourraient être actés en cours de route si besoin, sous la houlette de Egis, actionnaire principal d’ADT et aux manettes de la plateforme depuis 2010 malgré ces remous juridiques. « L’objectif de l’État est que l’aéroport international de Tahiti Faa’a devienne le symbole d’une aviation décarbonée au service de la Polynésie française, précise le ministère des Transports. Tout en répondant à la croissance du nombre de voyageurs et en maintenant un niveau élevé de sécurité et de qualité de service ».

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