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Conduite en état d’ivresse et violences conjugales à la barre

Deux affaires ce lundi au rôle des comparutions immédiates. L’une concernait une conduite en état d’ivresse et sans permis pour laquelle le prévenu a été condamné à six mois de prison avec sursis, et l’autre avait trait à des violences conjugales qui ont valu à l’accusé huit mois de prison dont quatre avec sursis.

Noël, le bien nommé puisqu’il est né un 24 décembre de l’année 1985, est un colosse. Deux mètres de haut, un profil de basketteur, ce qui tombe bien puisque c’est le sport qu’il pratique. Un basketteur qui a aussi une belle descente, le genre que l’on hésiterait à prendre à vélo.

Alors qu’il rentrait d’une soirée bien arrosée, un litre de whisky à lui tout seul, il se fait contrôler à 6 heures du matin par une patrouille. L’éthylotest affiche 0,80 grammes d’alcool par litre de sang, et de plus Noël n’a pas de permis de conduire. On lui remet une convocation et il s’en va.

À 11 heures, re-belote, il tombe sur la même patrouille et se refait encore contrôler. Si son taux d’alcoolémie a quelque peu baissé, il reste toutefois délictuel, et entre-temps il n’a évidemment pas passé son permis.

« Je n’ai pas réfléchi, j’ai pris une décision idiote »

À la barre, Noël est obligé de se courber pour répondre aux questions dans le micro. Sur le premier contrôle, il explique avoir emprunté la voiture à une amie pour ramener un de ses collègues trop saoul pour conduire, « je n’ai pas réfléchi, j’ai pris une décision idiote (…) j’ai échoué une fois au permis et depuis, faute de temps et de budget, je ne l’ai pas repassé. »

Sur le deuxième contrôle, là aussi, « je n’ai pas réfléchi. J’avais peur que là où j’avais laissé la voiture, elle soit détériorée, c’est pour cela que j’ai voulu la ramener. » À son casier deux condamnations en 2015 et 2016, pour… conduite sans permis.

« Qu’est ce qu’il faut pour que cela s’arrête ? », l’interroge la procureure. « La nuit que j’ai passé en garde à vue m’a fait réfléchir, j’ai peur de la détention et de perdre mon boulot, c’est tout ce que j’ai » explique Noël, larme à l’œil et sanglots dans la voix. « Vous faites preuve d’une grande légèreté vis-à-vis de la loi, assure la procureure, vous vous faites par deux fois contrôler saoul et sans permis dans la même journée (…) votre comportement est dangereux, je demande une peine mixte, six mois ferme dont quatre avec sursis. » Et de se demander s’il ne pourrait pas faire un TIG avec les pompiers, « comme cela vous verrez ce que c’est de désincarcérer un corps ou de devoir annoncer à quelqu’un la mort d’un de ses proches suite à un accident de la route. »

Pour son avocate, de la prison ferme « c’est énorme » et elle demande une peine assortie entièrement d’un sursis. Ces vœux seront exaucés puisque Noël a été condamné à six mois de prison avec sursis et obligation de soins et de passer son permis de conduire.

Elle ne répond pas à ses coups de fil, il la bat

L’autre affaire de la journée avait trait à des violences conjugales. À la barre, James, un homme de petite taille, qui a dû batailler ferme durant son enfance pour se faire respecter. C’est sa mère qui a appelé les forces de l’ordre car il tapait sur sa compagne. À l’origine de la dispute, des appels auxquels elle n’a pas répondu, car elle était en formation. Il rentre alors énervé et alcoolisé du travail et la dispute commence, puis les coups. Sa mère appelle alors la police, il prend la fuite non sans avoir jeté des cailloux sur la maison.

« Je ne pense pas l’avoir frappée, explique-t-il à la barre, on était assez éloigné l’un de l’autre et je lui ai jeté un bol d’eau. » Des faits contestés par des témoins qui assurent qu’il a bien frappé sa conjointe. « Pourquoi si vous ne l’avez pas frappée, ils disent le contraire ? » demande la juge. « Ils m’en veulent, je ne l’ai pas frappée », maintient l’homme. De fait aucune trace de coups n’est visible sur la femme qui n’a bénéficié d’aucune ITT.

Seulement à son casier, il compte quelques condamnations pour violences. « Il est en état de récidive et cela au préjudice de la même compagne. De plus, cela s’est passé devant un enfant qui s’est réfugié dans les bras de sa tatie quand les coups ont commencé. Il va falloir mettre fin à la banalisation de la violence ! » s’insurge la procureure qui poursuit, « son schéma est simple. Elle ne fait pas ce que je dis, alors je la brutalise (…). Il ne se remet pas en question et reconnait la moitié des faits. » Elle réclame à son encontre un mandat de dépôt et une peine de 8 mois de prison dont quatre avec sursis.

La défense estime qu’« un mandat de dépôt ce serait ajouter aux difficultés de la famille, car il subvient à lui tout seul à leurs besoins (…) C’est un foyer où tout le monde crie et même sa concubine tape sur l’enfant, et lui de temps à autre se réfugie dans l’alcool. Je demande à ce que vous le laissiez en liberté, il a un travail et une famille à nourrir. »

Il a été condamné à huit mois de prison dont quatre avec sursis avec obligation de soins et interdiction de paraître au domicile de sa compagne.

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Journal de 12:00, le 17/08/2020

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