ACTUS LOCALESSOCIÉTÉ Confinement : débordées, les garderies appellent le Pays à l’aide La rédaction 2021-09-06 06 Sep 2021 La rédaction Écoles fermées mais parents en activité… Les établissements d’accueil des enfants sont pris d’assaut depuis le début du confinement et manquent de personnel pour faire face à la demande et aux exigences du protocole d’hygiène. D’autant que ce personnel est lui aussi touché par le Covid. La présidente de l’Union des crèches et garderies lance un cri d’alarme. Très sollicitées pendant les vacances d’été, les crèches et garderies comptaient sur la rentrée pour souffler. Le confinement en a décidé autrement. Depuis la fermeture des écoles, voilà deux semaines, les établissements spécialisés font face à un afflux record : plus d’un millier d’enfants laissés quotidiennement à la garderie rien qu’à Tahiti, par des parents qui doivent aller travailler. « Pour les soignants et certains autres, il y a des écoles qui ont été ouvertes, mais elles ferment tôt, rappelle une professionnelle de Punaauia. Donc même dans la santé, ils ont besoin de confier leurs enfants ». Sur place, le travail des « taties » s’est adapté à la crise. En plus des jeux et activités, on assure l’aide aux devoirs tous les matins. Comme le relevait La Dépêche ce matin, certaines structures vont même chercher les livrets scolaires pour le compte des familles afin d’assurer la continuité pédagogique. Un travail « d’intérêt public » qui doit composer avec la règlementation habituelle du secteur, mais aussi avec les règles d’hygiène imposées par la crise. Continuité pédagogique « On a la désinfection à faire à tout bout de champ avant et après les toilettes, avant et après les repas ou les activités… Toute la journée, on a du nettoyage à faire », explique Philomène Ball, gérante des établissements « Tatie Philo ». Un protocole jugé « nécessaire » pour limiter le risque de transmission du virus, mais qui requiert « beaucoup de temps et de main d’œuvre », pointe la présidente de l’Union des crèches et garderies de Polynésie. Qui a donc plusieurs fois demandé au Pays de l’aide pour renforcer ses équipes. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/09/GARDERIES-1.wav L’outil dont voudrait profiter les garderies, c’est la CIS, pour Convention d’insertion sociale. Un dispositif mis en place avant même le confinement de 2020 et qui permet à des personnes issues d’un foyer sans revenu d’effectuer une vingtaine d’heures de travaux d’intérêt général hebdomadaire en échange de 50 000 francs par mois. Les missions d’entretiens de locaux, prévues dans le dispositif, collent parfaitement aux besoin d’un garderie : « On a besoin de ça pour libérer du temps pour ceux qui sont formés à s’occuper des enfants », reprend Philomène Ball. Problème : le CIS est statutairement destiné aux associations à but non lucratif, aux établissements publics ou à l’administration. Les crèches et garderies, dont beaucoup ont un statut commercial, ne peuvent donc théoriquement pas en profiter et la commission spécialisée, composée du ministère de Travail, des Finances et des Solidarités, a refusé d’octroyer la vingtaine de postes demandés. Déluge d’absence pour contamination Covid À la place, le ministère du Travail a proposé ce matin l’octroi de CAE au secteur. Mais le dispositif est « très limité et pas accessible pour tout le monde » précise l’Union des crèches et garderies, qui renouvelle donc sa demande d’assistance et insiste sur la « mission de service public » aujourd’hui remplie par ses adhérents. « Il faut bien se rendre compte de la situation : tout le monde a besoin des crèches, mais elles sont pleines, c’est de plus en plus dur de respecter la règlementation, on est obligé de faire appel à la famille pour compléter les équipes, on garde même parfois les enfants la nuit pour les parents qui ne peuvent pas faire autrement, appuie la présidente du collectif. Et le personnel est aussi touché par l’épidémie ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/09/GARDERIES-2.wav Malgré les remplacements et les « appels à la famille » pour venir aider, sur la quarantaine de structures adhérentes à l’union, 37 subiraient des baisses d’effectifs à la suite de contaminations covid. Certains gérants parlent même aujourd’hui de fermer temporairement leurs portes le temps de retrouver des équipes complètes. « Nous aussi on est en première ligne ! », pointe une professionnelle de Punaauia. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)