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Confinement : la délinquance est en baisse

Le haut-commissaire Dominique Sorain (à droite) et le procureur général Thomas Pison.

Ce matin, le haut-commissaire Dominique Sorain accompagné des autorités judiciaires, a fait un point sur la délinquance au premier trimestre 2020. Depuis le 20 mars, date du début du confinement, il a été constaté une baisse générale.

« Nos priorités en matière de délinquance n’ont pas changé en cette période de confinement. C’est la lutte contre les violences intrafamiliales, la lutte contre la délinquance des mineurs, contre les conduites addictives et contre la délinquance routière », précise d’emblée le haut-commissaire Dominique Sorain.

Si les chiffres de la délinquance qui englobent les cambriolages, les violences physiques, le trafic de stupéfiants et les accidents de la route sont globalement en baisse, il n’y a rien d’étonnant à cela. Les raisons en sont le confinement et le couvre-feu.

Dans les chiffres, concernant les atteintes volontaires à l’intégrité physique où sont comptabilisées les violences crapuleuses ou non crapuleuses et les violences intrafamiliales, durant la période de janvier à mars 2020, on note une augmentation de 26,9% par rapport à 2019 pour la même période : 497 victimes de violences intrafamiliales pour le 1er trimestre 2020 contre 372 en 2019 ; 690 faits de violences non crapuleuses pour 516 en 2019, et 37 faits de violences crapuleuses contre 33 en 2019.

Les violences en légère baisse durant le confinement

A contrario, concernant uniquement la période de confinement, les chiffres relevés entre le 15 avril et le 15 mars 2020, montrent une légère tendance à la baisse par rapport à 2019. Dans le détail, les chiffres concernant les violences intrafamiliales font état de 109 victimes contre 123 en 2019 ; pour les violences non crapuleuses, 142 faits contre 167 en 2019 et les violences crapuleuses, 7 faits contre 14 en 2019.

Si les violences intrafamiliales ont quelque peu baissé, contrairement à la métropole, il faut toutefois y apporter quelques nuances. Avec le confinement, les femmes vivant 24 heures sur 24 avec leur bourreau ont probablement plus de mal à contacter les autorités pour déposer plainte. Quant au rôle qu’aurait joué l’interdiction de la vente d’alcool dans la baisse de ces chiffres, on manque encore de recul pour pouvoir l’affirmer, même si selon le haut-commissaire, « cela a pu engendrer une baisse des violences. »

Pour le procureur général Thomas Pison, si effectivement on peut imputer la baisse des violences conjugales au fait que les femmes vivent confinées avec leur mari et ont peut-être du mal à s’échapper pour porter plainte, elles ont toutefois d’autres moyens pour le faire. « Le 17, la page Facebook du procureur de la République et les associations d’aide aux victimes. »

Quant à ceux qui s’offusquaient de l’interdiction de la vente d’alcool en avançant que cet interdit ne diminuerait en rien les violences conjugales et au contraire risquerait de les accentuer, Thomas Pison estime que ce sont « des sottises ». Pour le procureur général, l’alcool et les stupéfiants facilitent le passage à l’acte.

Les cambriolages en diminution

Concernant les atteintes aux biens, si les chiffres du premier trimestre 2020 démontrent une baisse des vols et cambriolages (243 contre 252 en 2019) les vols de deux-roues sont eux en nette augmentation : 133 en 2020 pour 78 en 2019.

Sur la période allant du 15 mars au 15 avril 2020, les chiffres des cambriolages confirment bien la tendance à la baisse puisque les autorités en ont enregistré 49 contre 91 en 2019, avec cette fois une petite baisse des vols des deux-roues (35 contre 37). Une baisse qui n’a rien d’étonnant non plus : les personnes restant confinés chez elles, difficile de les cambrioler.

Quant aux vols avec armes, qui restent des évènements exceptionnels en Polynésie, on en a dénombré six en 2019 et pour l’heure deux en 2020, dont les auteurs ont tous été arrêtés.

Moins de trafic routier, moins d’accidents

Si en début d’année 2020, la Polynésie a payé un lourd tribut à la route avec sept tués, sur la période de confinement la baisse du nombre d’accidents est significative. Rien de surprenant à cela vu les restrictions concernant les libertés de circulation. Pour la période du 15 mars au 15 avril 2020 on enregistre 4 accidents et 9 blessés, contre 14 accidents, 17 blessés et 5 morts pour la même période en 2019. Mais « le combat contre les infractions routières continue » assure le haut-commissaire.

 La source d’ice s’est tarie

Concernant les stupéfiants, si on n’a pas de chiffres pour confirmer la tendance, on peut dire sans trop s’avancer que le trafic d’ice connait un fort ralentissement avec la suspension du trafic aérien. À part quelques doses infinitésimales saisies lors d’interpellations, pour l’instant le confinement a ceci de bon c’est qu’il a mis un coup d’arrêt à ce trafic.

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1 Commentaire

  1. louis Bresson
    23 avril 2020 à 9h09 — Répondre

    …«le combat contre les infractions routières continue» assure le haut-commissaire. Bonne nouvelle! Et si les forces de police qui contrôlent les attestations de déplacement en profitaient pour arrêter les véhicules bruyants, motos scooters, voitures, juste pour les envoyer faire vérifier la conformité de leurs silencieux et tuyaux d’échappement à la direction des transports terrestres? Car il ne faudrait pas oublier que la non conformité des dispositifs d’échappement constitue une infraction routière.

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