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Congrès des communes : Moetai Brotherson prône une « concertation en bonne intelligence »

Moetai Brotherson a fait ce mardi sa première intervention en tant que président du gouvernement devant le congrès des communes qui ouvrait ce mardi sa 32e édition. Dans son discours, il a évoqué la question du « centralisme tahitien » qui s’apparente pour lui à la transposition du « jacobinisme » décrié dans l’Hexagone. Il a dit comprendre « la tentation » qu’ont les maires de constituer des communautés de communes et des communautés d’archipels, fruit selon lui d’une « frustration qui s’est accumulée au fil des années » … Le président du Pays veut, dans une logique « pragmatique », écouter et accompagner les tavana pour travailler collectivement en faveur des administrés.

Quel est le message principal que vous souhaitez passer aux communes ?
C’est un message qui consiste à leur dire que le Pays et l’État sont là pour les écouter et les accompagner. C’est un message aussi de cohérence et d’unité parce qu’il y a, on le sent, une tentation de constituer des communautés de communes ou des communautés d’archipels, qui répond finalement à une frustration qui s’est accumulée au fil des années par rapport à une forme de centralisme tahitien. Ce que je veux envoyer comme message aux tavana c’est qu’il faut bien réfléchir avant de vouloir rajouter ders feuilles supplémentaires aux mille-feuilles. Il faut peut-être chercher d’autres solutions et notamment la concertation en bonne intelligence avec le Pays.

Vous avez parlé de pragmatisme, quelles solutions concrètes proposez vous ?
Les fare ora font partie des dispositifs qui permettent aux communes d’exercer une partie des compétences du Pays et voir comment nous pouvons tous participer à rapprocher l’action publique du citoyen. Ce qui est important, et c’est un sujet qui est souvent abordé au parlement, c’est ce que l’on appelle le dernier kilomètre de l’action publique. Les tavana eux, sont les derniers mètres donc c’est important pour nous au travers de ces fare ora de pouvoir matérialiser cette continuité de l’action publique.

Vous envisagez de reprendre, d’ici deux ans, la gestion des déchets qui est une compétence communale. Quelle stratégie allez-vous adopter ?
Au départ, c’est une volonté qui est exprimée par les tavana eux-mêmes depuis quelques années. Il se heurtent à la réalité et n’arrivent pas à gérer le traitement des déchets, pas la collecte. Que ça soit les communautés de communes ou les communes elles-mêmes, c’est très difficile. Il faut avoir de l’ingénierie, il faut des moyens, il faut atteindre des volumétries minimales qui ne sont pas forcément existantes dans les communes et c’est donc la raison pour laquelle cette idée de récupération de la compétence de traitement des déchets s’est fait jour. Nous la portons, mais c’est un chemin qui est long puisqu’il y a à la fois une partie légistique, technique et organisationnelle.

On sait qu’une grande partie des maires du fenua sont d’un bord politique diffèrent du vôtre. Pour quelle raison avez-vous déplacé la totalité de votre gouvernement pour ce congrès apolitique du SPCF?
Ce congrès des communes est un moment important dans la vie des maires, c’est une des rares occasions qu’ils ont de tous se rencontrer. C’est important qu’ils comprennent, simplement, que l’ensemble du gouvernement est là pour débattre et les écouter surtout. Je ne suis pas dans l’annonce permanente, j’aime bien poser des projets et c’est ce que l’on va faire, on parlant notamment des fare ora.

Gaston Tong Sang : « On est un peu resté sur notre faim »

« Le discours du président était très attendu, mais on est un peu resté sur notre faim. C’est le cas depuis son investiture d’ailleurs. Il avait quand même annoncé qu’il allait travailler avec les maires, on s’est dit, enfin un président qui va pas mettre son appartenance politique pour gérer les dossiers communaux. Là, il vient nous voir en annonçant qu’il va travailler avec les maires avec intelligence, d’accord. Au discours, je n’ai pas vu grand-chose si ce n’est qu’il faut encore travailler ensemble, qu’on a un défi important à mener ensemble, celui du changement climatique. On a compris une chose, c’est comme à la guerre, ce sont les maires qui vont recevoir les premières balles tirées. On aimerait bien avoir le soutien franc du Pays et de l’Etat. Concernant les compétences de l’assainissement des eaux et de la gestion des déchets, la question que je me pose, c’est est-ce que le Pays, en reprenant ces compétences, va disposer de plus de moyens? L’eau, l’assainissement et les déchets, c’est une préoccupation quotidienne. Ce n’est pas une bonne idée qu’elle soit reprise par le Pays, je pense. Ce qu’il faut, c’est se fixer des objectifs sur des échéances précises et se dire voilà ce que les nous tavana, on peut faire et voir ce que le Pays et l’Etat peuvent faire eux aussi. »

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