Les négociations de sortie de grève achoppent, en dernier ressort, sur le partage des sièges dans le futur conseil d’administration unique de la CPS. Mais ceux qui siègent jusqu’ici dans le plus emblématique d’entre eux, celui du régime général des salariés, ne s’y montrent pas nécessairement assidus. Selon le règlement intérieur, ce sont quatre membres du CA, dont trois représentants des syndicats de salariés, qui risqueraient la démission d’office.
Après une semaine de négociations entre les syndicats de salariés et le gouvernement, c’est finalement sur la réforme de la gouvernance de la CPS que le dialogue est bloqué.
Pour rappel, le gouvernement a élaboré un projet de loi qui modifie profondément la gouvernance de la Caisse de prévoyance sociale : il s’agit de remplacer les trois régimes actuels (RGS, RNS et RSPF) par un seul régime à deux branches, maladie et vieillesse, géré par un seul conseil d’administration au lieu de trois, et qui serait composé à parts égales de représentants du patronat, des salariés, et du Pays. Si les syndicats ont accepté ce passage à un régime unique, et la réduction globale du nombre de représentants, ils refusent l’entrée du Pays au conseil d’administration.
Édouard Fritch, vendredi soir, invoquait le soutien financier apporté par le Pays à la Caisse via la fiscalité (le dernier conseil d’administration a voté un budget en déficit de 5,2 milliards de Fcfp) : « qui paye contrôle ». Et la confiance des bailleurs de fonds qui permettent à la collectivité de venir en aide à la protection sociale via l’emprunt serait raffermie par la présence du Pays au sein du conseil d’administration.
De leur côté, les syndicats de salariés rejettent cette gouvernance tripartite et insistent pour conserver le paritarisme patronat/syndicats.
Mais ces sièges auxquels les syndicats de salariés tiennent si fort, ils les laissent vides assez fréquemment. Le tableau des présences des 9 derniers conseils d’administration depuis l’élection de son nouveau bureau, soit de mai à novembre 2021, montre un absentéisme certain.
Côté employeurs, sur les 14 membres, seuls cinq ont été présents ou représentés par leur suppléant à chacun des conseils. Le plus « mauvais élève » est Vai Gooding (tavana des Gambier, nommé par le Syndicat à la promotion des communes) qui totalise 7 absences.
Côté salariés, 3 représentants sur 14 ont assisté à tous les CA. Le titulaire d’un des deux sièges de O Oe To Oe Rima, Atonia Teriinohorai, affiche 7 absences sur 9 conseils, René Frogier de Otahi, 6 absences et Patrick Taaroa de la CSTP-FO, 4 absences. Chacun d’entre eux a été absent à plus de 3 conseils d’administration consécutifs. Le tableau ne dit pas explicitement si ces absences sont justifiées ; il faut se rappeler que la période examinée est aussi marquée par la 2e vague de Covid au fenua. Mais si elles ne le sont pas, les « chappeurs » tomberaient sous le coup de l’arrêté 1336 IT du 28 septembre 1956, maintes fois modifié, « portant organisation et fonctionnement de la caisse de compensation des prestations familiales du territoire des EFO », qui dispose en son article 5 : « Sont déclarés démissionnaires d’office par le Président du gouvernement du territoire, après avis du conseil d’administration, les membres qui, sans motif valable, n’assistent pas à trois séances consécutives. »