Le président du Pays a invité les syndicats et les représentants du patronat à une réunion ce mardi, à l’avant-veille de l’entrée en vigueur de la contribution pour la solidarité. Pour Frédéric Dock, le président du Medef, « il est temps d’agir au lieu de palabrer ». Du côté de A Ti’a i Mua, membre de l’intersyndicale qui demande le retrait de cette nouvelle taxe, le pays mélange tout et n’a rien compris à leurs revendications.
Ce mardi c’est une répétition des discussions qu’a déjà eu le Pays avec les acteurs sociaux qui a eu lieu à la présidence. La semaine dernière A Ti’a i Mua mettait en cause l’utilisation que le Pays fera de la contribution pour la solidarité, affirmant que les besoins de la PSG étaient inférieurs aux montants que la taxe permettrait de dégager. Ainsi le communiqué de la présidence explique que « la rencontre de ce jour répondait à un besoin de transparence exprimé par les organisations syndicales, lors de la précédente rencontre le 21 mars dernier, concernant la situation de la Caisse de prévoyance sociale et de la Protection sociale généralisée et leur sauvegarde par la fiscalité ».
« Pour ce que cette taxe va sauver, oui elle vaut le coup », malgré les divergences d’opinion
Le ministre de l’économie et de la PSG a pris le temps d’exposer à nouveau « la situation des comptes sociaux et le budget actuel et prévisionnel du régime des salariés » aux acteurs sociaux qui ont tous répondu présent à cette invitation. Parmi eux, A Ti’a i Mua fait partie de l’intersyndicale à l’origine du mouvement de grève du 17 mars, qui demandait le retrait de la contribution pour la solidarité. Aujourd’hui Yves Laugrost estime que le Pays « mélange tout » avec cette nouvelle taxe. « Nous sommes d’accord pour revoir le périmètre de chaque secteur. A Ti’a i Mua dit depuis des années que les soins doivent être financés par l’impôt, rappelle le membre du syndicat, mais il aurait fallu définir au préalable ce qui sera financé par l’impôt et ce qui sera financé par les cotisations, et aujourd’hui ça ne l’est toujours pas ». Et pourtant la présidence rappelle là aussi dans son communiqué « l’argent est fléché, nous savons où il va. Il est redonné, notamment aux plus petits au travers du versement des allocations familiales ou du minimum vieillesse, ou encore des retraites ». Mais cela ne rassure pas A Ti’a i Mua qui estime « anormal qu’une taxe payée par un marchand de mape finance la retraite d’un salarié ». Comme l’a compris A Ti’a i Mua, le Pays persiste dans la voie de la réforme : « Pour ce que cette taxe va sauver, oui elle vaut le coup » répond le président.
« Ça devient urgent qu’on travaille et qu’on arrête de palabrer »
À la veille de cette rencontre peu fructueuse Frédéric Dock avait communiqué sa position sur la taxe qui doit entrer en vigueur vendredi. Aujourd’hui il estime que les rencontres et discussions à répétition n’aident pas : « C’est vrai qu’on est en pleine cacophonie, indique le président du Medef, les entreprises et les salariés ne savent plus où ils en sont, ce qu’ils faut appliquer, quel est le montant et encore moins les effets que ça aura ». Là où le Pays rappelle l’urgence de sauvegarde de la PSG partagée par tous, le représentant du patronat indique « une vrai inquiétude » : « vivement que cette réforme et surtout la gouvernance (de la CPS, ndlr) se mette en place, ça devient urgent qu’on travaille et qu’on arrête de palabrer ». Urgence partagée aussi par la CPME qui a toujours été favorable elle aussi à cette réforme et qui rappelle sa nécessité pour sauver les prestations sociales. Autre question abordée lors de cette rencontre, la durée d’application de cette taxe. La réponse du président se veut sans équivoque : « Ne répondre qu’aux difficultés de 2022 c’était aller au chaos en 2023. » Ce sera sans doute de la casse, mais la pilule va passer ce vendredi.