Entre déclaration obligatoire, au moins six jours à l’avance, des motifs impérieux aux services de l’État, inscription sur la plateforme Etis du Pays, et tests PCR, la procédure pour aller en métropole ou en revenir semble se compliquer encore. Radio1 a fait le point, côté État, avec le directeur de cabinet du haut-commissaire, Cédric Bouet.
« La procédure de déclaration des motifs impérieux par voie dématérialisée est obligatoire, et elle est applicable à l’ensemble des voyageurs, insiste Cédric Bouet. Nous sommes conscients qu’il y a beaucoup de démarches à effectuer, convient-il. Elles s’ajoutent les unes aux autres et effectivement il est parfois un peu difficile de s’y retrouver. La nouvelle procédure fait que nous déchargeons les compagnies aériennes de la responsabilité de ce contrôle. C’est une demande qu’elles avaient. L’appréciation du motif impérieux pouvait varier d’une compagnie aérienne à l’autre et c’est aussi pour ça que nous centralisons la procédure de contrôle, pour qu’il n’y ait pas de divergences d’appréciation. Mais nous contrôlons en réalité la même chose qu’auparavant. Lorsque le caractère probant de ces pièces justificatives ne nous apparait pas avéré, nous allons adresser un refus au voyageur, et ce refus sera également notifié à la compagnie aérienne qui sera dans l’obligation légale de refuser l’embarquement sur le vol. »
400 dossiers déposés en 24 heures, aucun refus pour l’instant
Une cellule spéciale a donc été constituée pour traiter ces demandes. « Nous avons des flux qui sont résiduels mais qui mis bout à bout restent néanmoins importants », dit-il. Vingt-quatre heures après son ouverture, mercredi, la plateforme recensait 400 dossiers sur lesquels 10% avaient été traités durant la seule matinée de jeudi.
« Sur ces 40 dossiers il n’y en a aucun dont les justificatifs ont occasionné un refus », poursuit le directeur de cabinet.
Que faire en cas d’urgence ?
Comment faire lorsque la nécessité de voyager surgit brutalement et que l’on ne dispose pas de 6 jours pour la procédure d’agrément ? « Quand le motif est non seulement impérieux mais inopiné, il est possible de faire un dépôt tardif des documents – c’est le cas malheureusement pour les personnes qui perdent un proche – la situation d’urgence prévaut et nous serons en capacité de prendre en compte la demande. » Internet reste le mode de contact avec les autorités de l’État, même en cas d’urgence : « La configuration de la plateforme permet aux voyageurs d’expliquer la situation dans laquelle ils se trouvent. Elle permet également à l’agent instructeur de rentrer en contact avec eux et d’approfondir si c’est nécessaire pour comprendre la situation. », assure Cédric Bouet, qui vante la simplicité d’utilisation du site et de la procédure : « en général, ça prend moins de trois minutes ». Il recommande aux personnes à qui le numérique pose problème de se rendre dans leur mairie, la plupart ayant un accès internet et, pour certaines, des médiateurs du numérique pour les aider. « Une autre option est de faire effectuer la démarche par un tiers de confiance, l’application le permet. »
Les étudiants priés de finir leur année universitaire
Beaucoup d’étudiants et leurs parents se sont posé la question d’un retour au fenua, alors que l’enseignement est très perturbé en métropole et que les frais s’accumulent. Pour autant, ces difficultés ne constituent pas un motif impérieux aux yeux de l’État. « Aujourd’hui nous recommandons aux étudiants de finir leur année universitaire », d’autant que les cours en présentiel reprennent, même à un rythme réduit.
Toutefois « les stages obligatoires, les stages à vocation professionnelle, les stages qualifiants sont considérés comme des motifs impérieux d’ordre professionnel », confirme Cédric Bouet.
Reste-t-il encore des touristes qui ne seraient pas partis ?
Dans le sens inverse, reste-t-il encore des touristes en Polynésie qui seraient en train de finir leur séjour comme il leur avait été permis de le faire ? L’État estime « très difficile » de donner un chiffre. Les Américains sont partis, mais pas tous les Européens. « Nous avons sans doute quelques touristes, et qui rentreront dans les prochains jours. La durée moyenne du séjour touristique est de 15 jours ; l’instauration du contrôle des motifs impérieux date du 3 février, c’est-à-dire il y a maintenant près d’un mois, moi je pense que la grande partie des touristes sont rentrés », dit Cédric Bouet.
La continuité territoriale « pas à l’ordre du jour »
L’État a fermé les frontières, est-il envisageable de voir à nouveau un dispositif de continuité territoriale ? « Pas à l’ordre du jour, répond Cédric Bouet. Nous avons entre deux et trois rotations commerciales qui sont assurées par semaine qui permettent d’assurer le transport du fret essentiel et des flux résiduels de passagers. Il n’y a donc pas de raison que les autorités, que ce soient celles de l’État ou du Pays, prescrivent la continuité territoriale et la financent. »
Des livraisons hebdomadaires de vaccins en mars
« La solidarité nationale continue à jouer », assure Cédric Bouet, qui annonce pour le mois de mars des livraisons à « fréquence hebdomadaire ». Une première livraison aura lieu ce weekend, la suivante le 4 mars. « Vraisemblablement des vaccins Pfizer », Sans en confirmer le nombre. mais à présent que le Pays a validé la délivrance du vaccin AstraZeneca, « nous allons donc en commander », dit-il. |