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Coronavirus : 19 voileux se cotisent pour le vol charter de la dernière chance

Paul Hofer (à d.), qui a avancé aux autres navigateurs le prix du charter vers Tahiti, ©C.R., l’agent consulaire américain Christopher Kozely et Terry, un autre navigateur.

À bord du vol dernier United Airlines hier soir, un groupe de navigateurs tout juste arrivé des Marquises. Ils ont dû stopper net leur tour du monde et leur traversée du Pacifique pour pouvoir être sûr de rentrer chez eux avant la fermeture du ciel. Pour atteindre Faa’a depuis Nuku Hiva, ils ont sorti leur chéquier et affrété un vol spécial d’Air Tahiti, qui a au passage permis des évacuations sanitaires et l’acheminement de matériel médical.

Gros soulagement pour ces 19 Américains, Anglais, Danois, Français ou Italiens. Ils ont embarqué hier soir à bord du dernier vol commercial à décoller de Faa’a, avant la suspension complète du trafic aérien. Un vol United reliant Tahiti à San Francisco, que le petit groupe a bien cru ne pas réussir à « attraper ». Car quelques jours plus tôt, ces navigateurs étaient sur leur bateaux aux large des Marquises.

Tous participaient soit à la World Arc, un tour du monde à la voile, soit à une épreuve liée mais moins formelle consistant à relier le Mexique à Papeete. Dans le contexte de la pandémie mondiale, une bonne partie des équipages ont choisi d’interrompre la course et jeter l’ancre à Nuku Hiva. Le but : rentrer dans leurs pays d’origine avant que les ports ferment tous aux bateaux de plaisance et que les avions soient cloués au sol. Restait à rejoindre un aéroport international. Pour relier Faa’a à temps, ils ont dû faire affréter spécialement un avion d’Air Tahiti dans la journée de samedi. Les explications de Christopher Kozely, agent consulaire américain au fenua, qui a assisté le groupe dans ses démarches.

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4,2 millions de francs, entièrement à leur frais

Paul Hofer, un des skippers, dont la femme Gina a organisé depuis le Kansas une bonne partie de l’opération, a donc avancé à tous le prix du charter, soit 4,2 millions de francs. « Ça n’a rien coûté à la compagnie ou aux Polynésiens », explique-t-il, racontant comment il a passé un appel aux voiliers de la zone pour leur proposer cette solution d’évacuation. (interview en anglais)

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Évacuations sanitaires et livraison de matériel réalisée au passage

Faire décoller le vol d’Air Tahiti n’a pas été facile : la compagnie domestique a arrêté son exploitation voilà plusieurs jours. Il a donc fallu obtenir le feu vert de l’aviation civile. Mais comme le précise Christopher Kozely, l’opération a même permis de remplir l’avion, à l’aller, de matériel médical et de médicaments pour les Marquises, et au retour de réaliser plusieurs rapatriements vers Tahiti ainsi que le transport d’une femme qui devait accoucher au CHPF.

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Autre précision importante : tous les navigateurs étaient en mer depuis plus de 20 jours et étaient partis du Mexique, pratiquement pas touché, début mars, par le coronavirus. « Cette opération n’a jamais mis en danger l’équipage d’Air Tahiti, ni aucun résident sur le chemin », insiste l’agent consulaire américain.