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Coronavirus : le témoignage d’un « confiné » à Nouméa

Après avoir séjourné à Sydney, ce couple de Nouméa est rentré sur le Caillou mardi (lundi à Tahiti) sur le même vol Air Câlin que les deux premiers cas de covid-19 détectés en Nouvelle-Calédonie. Nous avons pu nous entretenir avec Michel*, qui venait de passer ses premières heures dans le centre sportif de Koutio transformé en centre d’accueil pour voyageurs suspects.

« Avec ma femme, on est partis de Sydney avec des masques FFP3, on les a mis à l’aéroport de Sydney jusqu’à la sortie de l’aéroport de Nouméa, raconte Michel. Et on avait décidé de s’auto-confiner à domicile. Et à 21 heures ils nous ont appelé (…)»

Michel et sa femme font partie des « personnes contact » qui étaient les plus proches, dans l’avion, du couple qui a déclaré le coronavirus. « Ces deux passagers étaient arrivés de France et ils étaient en escale à Sydney pendant 16 heures. Ils étaient à trois rangées derrière nous, donc voilà. »

Le couple a donc été transporté au Centre international sport et expertise de Koutio dans la banlieue de Nouméa, gardé par des gendarmes.

Douze personnes sont en observation dans ce centre, dit Michel. Onze passagers du vol Sydney-Nouméa, et le réceptionniste de l’hôtel Nouvata qui avait reçu les deux passagers testés positifs.

Ce sont des bénévoles de la Croix-Rouge qui s’occupent des personnes confinées. Michel explique le rituel des repas : quatre par quatre, à un mètre de distance. Mais la salle où les repas sont servis, dit-il, ne peut recevoir que 30 personnes, et « les bénévoles eux-mêmes se disent que si les cas augmentent c’est impossible à gérer. Alors je me demande s’il n’est pas préférable que les gens, s’ils sont respectueux des consignes, s’autoconfinent à domicile. »

Les personnes confinées ont la possibilité de se faire déposer des choses dont ils ont besoin. Michel cite des serviettes de toilette, et « un boitier wifi parce que le wifi est nul de chez nul», dont il a besoin pour pouvoir travailler à distance.

Les douze confinés n’ont pas eu l’autorisation d’aller et venir dans le parc qui entoure le centre.  « Malheureusement on ne peut pas sortir. Je comprends que c’est une mesure de prévention, dit Michel, mais il y a vraiment un peu d’aberration. » S’ils ne développent pas la maladie et ne sont pas hospitalisés, Michel et sa femme sortiront du centre dans deux semaines.

La Nouvelle-Calédonie a mis en place ce jeudi (mercredi à Tahiti) des mesures similaires à celles en vigueur en Polynésie.  Les écoles sont fermées, ainsi que les établissements de loisir, et les rassemblements sont limités à 20 personnes. Toutefois, le trafic aérien international a été stoppé, et même les transports en commun seront stoppés samedi. Les forces de l’ordre sont déployées sur le terrain.

*le prénom a été modifié

 

 

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