Dix jours après la tragique découverte du corps du jeune Manoa à Mahina, la thèse de l’accident ne tient plus, selon le parquet. Les investigations des enquêteurs révèlent l’intervention de tierces personnes dans ce décès. Deux adolescents de 15 et 17 ans vont être présentés à un juge d’instruction ce mercredi après-midi.
Son corps avait été découvert le 16 septembre en début d’après-midi, en contrebas de la falaise de la pointe Tapahi. Le jeune Manoa, un adolescent originaire de la presqu’île, n’avait plus donné signe de vie à sa famille depuis le vendredi précédent. Dans un état difficilement reconnaissable, le corps avait fait l’objet d’analyses ADN pour confirmer son identité, avant d’être confiés à un médecin légiste. L’autopsie réalisée par spécialiste a finalement écarté la piste de la chute accidentelle, un temps évoquée, nous apprend le parquet de Papeete ce mercredi.
Tué, puis basculé dans le vide ?
Le spécialiste est parvenu à déterminer que ce décès était liée à l’intervention d’une tierce personne. Le jeune homme de 15 ans a reçu « des coups violents, notamment à la tête », souligne la procureure de la République, Solène Belaouar. « Le corps de la victime paraît avoir ensuite été basculé par-dessus le muret en direction des falaises ».
Après l’ouverture d’une information judiciaire pour meurtre, le 20 septembre, les investigations de la section de recherche et les informations données par les proches de Manoa ont permis aux enquêteurs d’identifier et d’interpeller deux suspects. Il s’agit de deux autres adolescents, deux frères de 15 et 17 ans. Résidents de Mahina, ils avaient « fait la connaissance de Manoa dans le cadre de relations de voisinages », poursuit le parquet, qui souligne que ces deux individus ne comptent « aucune condamnation » à leur actif. L’enquête a mis en évidence leur présence sur le lieu des faits. Tous deux sont présentés ce mercredi après-midi à un juge d’instruction, « en vue d’une éventuelle mise en examen » pour homicide volontaire.
« Les responsabilités de chacun devront être précisées […] de même que le mobile de ce passage à l’acte tragique », ajoute la procureure, non sans préciser que cette affaire ne contient « aucun élément en faveur d’un lien avec un trafic de produits stupéfiants ».