Cela fait plus de trente ans qu’on parle de la candidature des Marquises au patrimoine mondial de l’Unesco. Le projet commence enfin à prendre forme : le 12 mars prochain, le Pays doit envoyer un dossier de pré-candidature au comité des biens français, avant de passer un grand oral à Paris le 10 avril. Problème aujourd’hui, la liste des sites retenus n’est pas encore connue.
Les maires des Marquises Sud affirment pourtant faire preuve de bonne volonté. La date limite est connue : le 12 mars, il faudra avoir établi le plan du futur dossier de candidature, et donc avoir sélectionné les sites marquisiens qui seront présentés pour être inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le dossier patine depuis plus de trente ans, alors pourquoi ce soudain coup d’accélérateur ? C’est à la suite du succès de la candidature de Taputapuatea que l’État a demandé au Pays de présenter la candidature marquisienne, explique le ministre de la Culture, Heremoana Maamaatuaiahutapu.
On y va, répondent les maires des Marquises, qui se disent prêts depuis longtemps. Étienne Tehaamoana, maire de Hiva Oa, indique qu’ils se réunissent « souvent au niveau de la Codim » (communauté de communes des Îles Marquises) et que même si aucun site de son île n’était retenu, il soutiendrait la candidature marquisienne.
D’après le ministre de la Culture, il va falloir choisir parmi 43 sites présélectionnés. « Tous ne seront pas proposés, ils doivent être à la fois culturel et naturel, ce qui complexifie le dossier », précise Heremoana Maamaatuaiahutapu.
Mais le maire de Tahuata, Félix Barsinas, dément ce chiffre de 43 sites et se dit prêt, lui aussi, à renoncer à présenter un site de son île.
« Nous sommes tous unis derrière le dossier, mais c’est de compétence Pays, on est obligé de passer par le Pays pour porter le dossier », ajoute Félix Barsinas. « Ce n’est pas le Pays qui prendra la décision, ce sera forcément consensuel », répond le ministre de la Culture. Il rappelle que l’Unesco veut que les populations locales soient intégrées au projet, comme on l’a vu pour la candidature de Taputapuatea, et « chez nous, ça passe forcément par les maires », souligne Heremoana Maamaatuaiahutapu. Même si des « problèmes de communication » persistent, pour reprendre les termes d’Étienne Tehaamoana, « le programme est prêt, on a réussi à se mettre d’accord sur une méthodologie et on est en train de rédiger le plan détaillé du dossier qu’on enverra le 12 mars auprès des membres du comité des biens français », indique le ministre de la Culture.
Lundi, la ministre des Outre-mer a visité l’un des nombreux sites en lice pour figurer dans ce dossier : l’ensemble cérémoniel Tohua Upeke, à Hiva Oa. Tefa Tehaamoana a pris part à la cérémonie organisée à l’occasion de la venue d’Annick Girardin. Ce site est particulièrement bien préservé, indique-t-il.