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Coupe des Nations d’Océanie : à Suva, les Toa Aito jouent leur billet pour le Vanuatu

©Tahiti Nui Media / FTF

S’ils veulent espérer voir le Vanuatu, où seront organisées les demi-finales et la finale, les Toa Aito doivent d’abord réaliser de bonnes performances à Fidji, où ils disputent la phase de groupes de la Coupe des Nations d’Océanie, qui fait son retour après huit ans d’absence. L’entame est prévue samedi contre Samoa (15 heures). Un premier test pour l’entraîneur Samuel Garcia, avant deux matchs contre PNG et Fidji. 

Les Toa Aito repartent en campagne internationale. Sept mois après les Jeux du Pacifique, achevés sur une cinquième place aux Salomon, les Toa Aito se sont envolés du côté de Fidji, où se déroule la phase de groupe de la Coupe des nations d’Océanie. Après un voyage de deux jours, et notamment une escale à Auckland, le temps de vivre un léger choc thermique, les Tahitiens ont posé leurs valises dans un hôtel de Suva. « Il y a des terrains de rugby à côté, sur lesquels un terrain de football a été installé. Ça n’est pas le Qatar, mais c’est correct pour travailler, et puis c’est bien d’être à proximité quand tu rentrer dans une compétition », juge le sélectionneur Samuel Garcia, pour qui « tout le monde va bien », à l’exception d’Alvin Tehau, touché à un ischio et forfait pour le premier match.

Groupe presque complet

Cette année, l’ancien entraîneur de Vénus vise « les demi-finales minimum ». Contrairement aux Jeux du Pacifique, le staff tahitien peut compter sur le groupe qu’il souhaitait, « à deux ou trois exceptions près », et ce malgré « la guerre pas possible », rencontrée à chaque déplacement pour libérer les joueurs de leurs obligations professionnelles. Si elle doit se passer de Roonui Tehau pour ces raisons, la sélection du fenua peut toutefois compter sur le retour des joueurs de Pirae (Alvin Tehau, François Decoret, Taumihau Tiatia, Ariiura Labaste, Matatia Paama), sur le renfort de trois joueurs évoluant à l’étrangers (les jeunes Mattéo Degrumelle et Teva Lossec, l’expérimenté Rainui Aroita) ou sur l’intégration du Kanak Pothin Poma. « On ajuste toujours, mais je ne bouleverse pas les choses. Aux Salomon on a dû s’adapter car nous manquions de joueurs, mais on va garder les mêmes principes de jeu : être solides. Ensuite, on veut accentuer le travail quand on a le ballon, pour mieux trouver nos joueurs de vitesse, devant et sur les côtés », détaille le sélectionneur, rappelant n’avoir pu compter sur son équipe au complet que « pendant une semaine », avant la Coupe des Nations.

Premier match révélateur contre Samoa

Pour ce groupe, la mission débute donc avec un air de retrouvailles, contre trois adversaires affrontés pendant les Jeux à Honiara : les Samoa samedi (15 heures), la Papouasie-Nouvelle-Guinée mardi (18 heures) puis le pays hôte vendredi 21 juin. « Les Samoa n’avaient perdu que 1-0 contre Salomon et nous avaient mis en difficulté », rappelle le coach. Il observe « une équipe renouvelée avec des binationaux, dont 17 joueurs qui évoluent à l’étranger ». Méfiance donc, face à une sélection au projet ambitieux, « qui travaille bien et qui sort de deux semaines de stage, avec du dynamisme et de jeunes joueurs contre qui ce ne sera pas chose simple ». Ce premier match, Samuel Garcia ne « le prend pas à la légère ». « Après, on aura une vraie vision d’où on peut aller, et on saura si on est dans la vérité ou non ».

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Un succès inaugural permettrait aux Tahitiens de se positionner idéalement, alors que les deux premiers de ce groupe seront qualifiés pour le demi-finales. Aux îles Salomon, les Toa Aito avaient été mis sous pression dès leur premier rencontre, après un match nul contre Fidji, lequel avait finalement entrainé leur élimination précoce. Cette année, nos joueurs retrouveront les Fidjiens dans un troisième match, « avec un gros engouement » de la population locale pour son équipe. Entretemps, les hommes de Samuel Garcia auront défié ceux de PNG, qu’ils avaient battus 2-0 aux Jeux. « Ils ont ramené des joueurs emblématiques du pays, là aussi ce sera un match compliqué », prévient le sélectionneur. D’autant qu’ils « se sont bien préparés depuis, en participant aux Fifa Series » (deux matchs amicaux internationaux en mars, ce qui était d’ailleurs aussi prévu pour les Tahitiens, qui avaient vu leur déplacement en Nouvelle-Zélande être annulé au dernier moment, en raison des arbitrages financiers de la fédération tahitienne).

Compétition en deux temps

A l’issue de ce premier tour à Fidji, le premier de ce groupe B affrontera le deuxième du groupe A, et inversement. Cette autre partie de tableau se dispute au Vanuatu, avec le pays hôte et deux des favoris : la Nouvelle-Zélande et les Salomon, mais sans la Nouvelle-Calédonie qui a déclaré forfait. Les phases finales se disputeront elles aussi au Vanuatu, ce qui engendrera un nouveau voyage pour les Tahitiens en cas de qualification. « Ca veut dire que tu joues à Fidji, le lendemain tu prends l’avion, le lendemain tu joues au Vanuatu. L’idéal aurait été de faire toute la compétition à Fidji, ça ne nous arrange pas, puisque c’est un changement d’environnement, un nouveau voyage, de nouveaux repères à prendre », regrette Samuel Garcia, toutefois conscient des difficultés rencontrées par l’OFC.

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Initialement, la fédération océanienne avait planifié toute la compétition au Vanuatu, mais elle a été contrainte d’organiser la phase de groupe dans deux pays différents, en raison des incertitudes aériennes liées à la faillite de la principale compagnie de l’archipel.  « C’est la force des choses qui fait que… mais la priorité c’est de se qualifier, après on regardera ce qu’il se passe au Vanuatu ».

Les Toa Aito n’ont plus atteint le dernier carré de la compétition océanienne depuis 2012, année de leur sacre. En 2016, le titre était revenu à la Nouvelle-Zélande, pour la cinquième fois, et le tournoi n’avait pas eu lieu en 2020 en raison de la crise sanitaire.

Une compétition inscrite dans un cadre plus large 

Cette Coupe des Nations d’Océanie, Samuel Garcia la voit comme un point d’étape, avec un objectif majeur en tête, les qualifications à la Coupe du Monde, prévues en octobre. Contrairement aux années précédentes, l’Océanie bénéficiera de deux tickets pour la Coupe du Monde : une qualification directe, qui reviendra sans doute à l’ogre néo-zélandais, et une place en barrages. « Il y a un fossé clair entre la Nouvelle-Zélande et nous, ils ont plus de licenciés, des pros à l’étranger et plus de moyens. Et ils ont compris que quand tu vas à la Coupe du Monde, les moyens investis te reviennent via la manne financière qui arrive derrière ».

De son côté, l’entraineur des Toa Aito se concentre sur « notre jeune génération, avec qui on est repartis pour performer dans l’avenir ». Avec cette échéance continentale, « nous sommes à un point point de notre progression ». Il espère désormais voir le championnat local « démarrer en août », pour permettre à ses joueurs d’avoir du rythme avant les qualifications au Mondial. « Nous allons aussi avoir une fenêtre FIFA en septembre, qui nous servira de camp de base à Tahiti, ce qui nous permettra de monter notre intensité à l’entrainement jusqu’au départ en octobre ».