Reynald Temarii a été placé sous statut de témoin assisté dans le cadre de l’enquête sur la Coupe du monde 2022 au Qatar a révélé l’AFP. Les juges s’intéressent toujours au rôle qu’a joué l’ancien ministre des Sports polynésien, alors président de la confédération océanienne de football, dans l’attribution du Mondial au Qatar, dont beaucoup suspectent qu’elle a été aidée par des manœuvres de corruption.
À moins d’un mois du début de la Coupe du monde 2022, l’enquête sur l’attribution de l’organisation au Qatar est toujours active. Hier, l’AFP a confirmé que trois personnes avaient été placées sous statut de témoin assisté – un stade intermédiaire avant la mise en examen – dont l’ancien président de la Confédération océanienne de Football et ancien vice-président de la Fifa Reynald Temarii. D’après l’AFP, le juge d’instruction en charge de cette information judiciaire ouverte en 2019 à Paris s’intéresse aux rôles du responsable sportif tahitien, de son avocate Me Géraldine Lesieur et du consultant Jean-Charles Brisard, dans les jours précédant la désignation du pays hôte.
Reynald Temarii avait était alors suspendu par la Fédération internationale de football pour « infraction au code d’éthique » après des révélations du Sunday Times. Le Polynésien ne pouvait donc pas siéger au comité exécutif de la FIFA pour le vote du 2 décembre, mais l’OFC pouvait choisir un nouveau représentant. Sauf que l’ancien ministre des Sports avait fait appel de cette sanction, qu’il avait pourtant précédemment acceptée l’avant-veille du vote. De quoi priver la confédération océanienne de sa voix, qui serait allée à l’Australie au premier tour, puis aux États-Unis au second, comme le rappelle l’AFP. Deux pays qui avaient, contre toute attente, été battus par le Qatar dans les votes du comité.
Les investigations avaient ensuite révélé que les frais de défense de Reynald Temarii, estimés à près de 36 millions de francs, avaient été financés par Mohamed Bin Hammam. Le Qatari, alors président de la Confédération asiatique et depuis exclu à vie de la Fifa, avait aussi invité Reynald Temarii à Kuala Lumpur pour un voyage tous frais payés entre sa sanction et le vote de la Fifa. Les juges ont découvert que cette somme avait été versée à la société de Jean-Charles Brisard au travers d’une convention « antidatée ». Reynald Temarii, qui doit s’exprimer vendredi, depuis Tahiti, sur l’affaire, avait assuré lors de son audition que cet argent n’était « en aucun cas lié à la Coupe du monde ».