Quatre blessés dont deux gendarmes. Voila le triste bilan d’un individu fortement alcoolisé que le tribunal avait à juger ce jeudi après-midi. Demandant un renvoi de son procès pour préparer sa défense, il est maintenu en détention en attendant d’être jugé le 31 octobre.
Les faits se sont déroulés mardi à Moorea. Taiau F., cuisinier de son état, ayant terminé son travail s’est mis à boire avec un collègue. Décidant de changer de spot, et bien éméchés, ils se rendent au quai des pêcheurs.
Là-bas se tient un groupe d’individus et l’on ne sait pour quelle raison, Taiau s’en prend à l’un deux. Un gendarme en civil aux abords de la scène intervient et tente de le maîtriser.
S’ensuit une altercation où le gendarme prend des coups et tombe lui aussi au sol. Taiau loin de se calmer continue à le frapper à coup de pieds et de poings. Lors de son audition à la gendarmerie, il déclarera, « Au sol, il faut finir les gars. ».
« Je vais vous crever »
Appelés, les gendarmes débarquent et eux aussi en prennent pour leur grade. Les coups pleuvent et les forces de l’ordre, tant bien que mal arrivent à lui passer les menottes. « Je vais vous crever, vous mettre une balle dans la tête. Je vais acheter une kalashnikov et tuer vos femmes et vos enfants. ».
Mimant une exécution, il pointe du doigt la tête du gendarme qu’il avait mis à terre et roué de coups. Le gendarme s’en sortira avec cinq points de suture au nez, quatre au front, divers hématomes et 15 jours d’ITT. Quant aux trois autres le bilan varie entre 1 et 5 jours d’ITT.
Taiau, déjà condamné en 2015 pour des faits de violence envers sa compagne, consomme alcool et paka. Il a signé la croix-bleue, mais comme beaucoup, une fois la période d’abstinence terminée, il remet ça. « Quand je bois, je n’arrive plus à me contrôler. » déclarera t-il.
« Les photos sont édifiantes »
Pour le procureur Hervé Leroy, dans cette affaire, ce qu’il est important de noter, « ce sont les coups portés sur le gendarme qui s’est interposé. Les photos sont édifiantes (…) et ce qui m’a particulièrement interpellé ce sont ses déclarations ‘au sol il faut finir les gars’. » Le procureur craignant « une réitération des faits ou une pression sur les victimes » a requis un mandat de dépôt en attendant le procès.
De son coté, l’avocat de la défense a estimé que son client « a perdu la raison. Ce n’est pas un grand délinquant, il travaille, il a un domicile et on peut le mettre sous contrôle judiciaire. »
Le juge Bonifassi a tranché, et Taiau restera derrière les barreaux jusqu’à la date de son procès, le 31 octobre.