La prochaine session des assises de 2020 démarrera le 1er septembre prochain. Quatre dossiers sont au rôle dont le médiatique meurtre de Toahotu, une affaire de coups mortels entre frères à Paea, un bébé secoué par ses parents et un viol incestueux.
La deuxième session des assises de l’année s’ouvrira mardi sur une affaire de viols incestueux sur mineurs de moins de 15 ans. Un père est accusé d’avoir violé durant plus d’un an ses deux filles âgées de 10 et 7 ans au moment des faits. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle. À noter que vu la nature des faits et l’âge des victimes, le procès se déroulera très certainement à huit-clos.
Dispute mortelle entre frères
Les jurés de la cour d’assises enchaîneront ensuite jeudi et vendredi avec un affaire de coups mortels. Le soir du 27 mars 2018 à Paea, une énième dispute entre deux frères avait fini par la mort de l’aîné. L’enquête révélera que l’ambiance au sein de la fratrie n’était pas au beau fixe et que les disputes sur fond d’alcool et de stupéfiants étaient récurrentes. Le soir du drame, l’auteur des faits avait été testé positif au paka, et son frère avait 2,83g d’alcool par litre de sang. Si l’accusé, 38 ans au moment des faits, reconnait avoir frappé son frère, 40 ans, au moins à 3 reprises au visage et aux côtés, il nie avoir voulu le tuer. En état de récidive pour une condamnation liée aux stupéfiants, il encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Tué à coup de pied de biche
Le troisième procès de cette session concernera le très médiatique meurtre de Toahotu. Au matin du 29 octobre 2017, les gendarmes avaient été appelés sur une propriété de la commune de la presqu’île de Tahiti pour la découverte d’un corps inanimé dans une cabane. S’en était suivi une très longue enquête qui avait pris fin le 23 octobre par le placement en garde à vue d’un jeune homme de 21 ans. Ce dernier avait reconnu avait donné plusieurs coups de pied de biche à la victime pour une histoire de dettes de stupéfiants. L’accusé encourt 30 ans de réclusion criminelle.
Le syndrome de Silverman
Enfin les jurés devront se pencher sur une affaire de bébé secoué. Les gendarmes avaient été appelés par les pompiers de Punaauia, le 18 mars 2015, pour intervenir dans un squatt du quartier Maeva Beach. Un bébé tout juste âgé de 1 an avait été réanimé avant de décéder d’un arrêt cardio-respiratoire peu de temps après son transport au CHPF. Le scanner cérébral avait fait état de diverses lésions traumatiques, anciennes et récentes, typique du syndrome du bébé secoué. La mort était dû à un traumatisme crânien sévère. Des violences plus anciennes avaient également été mises à jour en découvrant des fractures au fémur droit et à l’humérus. Les parents, âgés de 24 et 21 ans à l’époque, étaient ponctuellement connus des services sociaux depuis 2013. Aux enquêteurs, ils vont donner une version floue et confuse des faits, avant d’indiquer que l’enfant n’était pas voulu et qu’il dormait dans un caddie aménagé en lit. Leur vie conjugale était ponctuée de violences où le bébé faisait office de bouclier. La mère indiquera qu’il était déjà tombé car ils étaient saouls, qu’il avait été atteint par des coups échangés entre eux, et que la fracture du fémur était dû à une chute en poussette. Contrairement au père qui reporte la responsabilité sur la mère, elle reconnait l’avoir secoué à deux reprises dans un excès de colère envers son compagnon. Tous deux comparaîtront pour les violences anciennes et celles qui ont causé la mort de leur bébé d’un an. Ils encourent 30 ans de réclusion criminelle.