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Covid-19 sur l’A330 de l’Armée : le militaire n’avait fait ni test ni quatorzaine avant son arrivée

©FAPF

Dans un communiqué conjoint, le Haut-commissariat et le commandement des forces armées en Polynésie française précisent que les tests ont révélé une très faible trace virale chez un membre d’équipage de l’A330 de l’Armée et que la personne ne serait pas contagieuse. Mais on apprend également à cette occasion que les membres d’équipage n’avaient pas été testés ni placés en quatorzaine avant leur départ, contrairement aux premières déclarations de l’Armée.  

Un cas de covid-19 a été détecté positif parmi les membres de l’équipage de l’avion A330 MRTT Phénix qui s’est posé à Tahiti dimanche soir et qui est reparti ce mardi matin, révélait Tahiti-Infos ce matin. Un des tests effectués sur l’équipage a révélé chez cette personne « une très faible trace virale. »

Et le communiqué contient un aveu : « En raison de contraintes opérationnelles de cette mission et comme c’est le cas pour les personnels navigants des compagnies aériennes civiles, l’équipage de l’A330 n’a pas effectué de quatorzaine ni de test avant son départ de métropole. Durant tout le vol, l’ensemble de l’équipage a porté des masques et des gants, tout en veillant à appliquer la distanciation sociale avec les passagers dans l’avion. »

Un aveu en contradiction directe avec le communiqué qui avait précédé l’arrivée de l’appareil, diffusé le 1er mai, et qui disait ceci : « En accord avec les autorités du Pays afin de ne pas importer de nouveaux cas de COVID 19, à l’instar de ce qui a été fait pour les équipages et équipes techniques de l’A400M, les FAPF ont pris des mesures particulières appliquées à tous les militaires venus de métropole. Avant d’être déployés, tous ces nouveaux renforts ont été confinés en quatorzaine en enceintes militaires dédiées et testés négatifs 48 heures avant leur départ. »

« Les décisions qu’on prend nous et celles qui sont prises en métropole ne sont pas forcément les mêmes »

Du côté des Forces armées en Polynésie française, on expliquait ce mardi après-midi que « les décisions qu’on prend nous et celles qui sont prises en métropole ne sont pas forcément les mêmes. Il avait été convenu qu’ils seraient testés. Mais cette mission n’est pas sous le commandement de l’Amiral. »

Le communiqué du jour poursuit : « Ce phénomène de persistance de trace virale est bien connu et peut se retrouver pendant plusieurs semaines chez des personnes ne présentant plus aucun signe clinique de la maladie covid-19 depuis au moins 14 jours. Cette personne n’est donc pas contagieuse » indiquent les autorités de l’État, précisant que durant toute la durée de la mission, « l’ensemble de l’équipage de l’A330 MRTT est resté confiné dans l’enceinte militaire du Cercle Mixte Interarmées de Tahiti au Taaone sans jamais sortir ». Il a été soumis à un test de dépistage réalisé à Tahiti, pour se conformer à la réglementation des Etats-Unis où l’appareil doit faire escale sur le chemin du retour. Mais pour l’Armée, vu la faible charge virale et le court séjour à Tahiti, ce militaire ne devrait pas être comptabilisé parmi les cas du territoire.

Quant aux renforts militaires qui restent stationnés à Tahiti, ceux-ci ont suivi « strictement la procédure du sas sanitaire mis en place par les autorités du Pays. Ainsi, après avoir effectué une stricte quatorzaine dans une enceinte militaire dédiée, les tests réalisés avant le départ étaient tous négatifs. Ces renforts sont actuellement soumis au port du masque obligatoire pendant 14 jours en cantonnement militaire sur Tahiti », sachant que ces personnes ont commencé à travailler à l’état-major où ils sont affectés. « On est en train de voir quelles mesures on prend pour ces renforts qui sont restés ici, si on les teste à nouveau », disait le porte-parole des FAPF.

L’avion a décollé ce mardi, pour la métropole via les États-Unis avec tout l’équipage à bord, y compris le cas dépisté.