Si une reprise épidémique parait improbable dans l’immédiat, le risque de nouvelle vague dans les prochains mois est réel, estime la plateforme Covid. Ce mercredi, elle a une fois plus mis en avant « le seul outil de prévention efficace » : la vaccination. Les deux tiers des Polynésiens éligibles sont déjà vaccinés, mais beaucoup manquent encore à l’appel chez les 18-39 ans.
« Profitons de cette accalmie pour se prémunir ». C’est le message des services de santé, et de la plateforme Covid qui animait cet après-midi son point épidémiologique hebdomadaire. Les chiffres ne trompent pas : après trois mois de « crise Delta » qui a causé la mort de plus de 500 Polynésiens, le fenua est dans le « creux de la vague ». Un seul décès lié au virus a été signalé ces deux dernières semaines et, malgré une vingtaine d’hospitalisations toujours en cours, pour l’essentiel des Covid longs, seulement 16 cas actifs étaient recensés ce mercredi matin. Des indicateurs au vert qui doivent encourager à préparer la suite, insiste le Dr Henri-Pierre Mallet : « c’est le moment de se faire vacciner pour ne pas se précipiter comme ça a été le cas lors du dernier pic épidémique ».
Les questions qui se posent quant à l’évolution de la situation n’ont pas toutes des réponses précises. L’épidémiologiste « ne pense pas qu’on aura un rebond immédiat », au vu de l’immunité atteinte actuellement au fenua, « pour autant ça peut tout à fait revenir plus tard si on n’accélère pas la vaccination ».
Deux tiers de vaccinés chez les plus de 12 ans
Le Dr Mallet, comme Daniel Ponia, en charge de la campagne de vaccination, rappellent que les centres sont aujourd’hui peu fréquentés mais parfaitement opérationnels. Et s’étonnent de voir que plusieurs pays « moins bien dotés » du Pacifique affichent un meilleur taux de couverture vaccinal que la Polynésie, où les deux tiers des plus de 12 ans affichent un schéma complet. Parmi les cibles prioritaires de la campagne, les îles isolées, qui restent exposées au risque épidémique du fait d’un faible taux de vaccination. Mais ce sont surtout les 18-39 ans qui manquent à l’appel. Une tranche d’âge qui « comprend des personnes vulnérables au virus« , comme l’ont montré les hospitalisations d’août et septembre. Près de 40 000 personnes peuvent encore être vaccinées parmi cette population, qui affiche un taux de vaccination (57,3%), largement inférieur à celui des 40-49 ans (68%), des 50-59 ans (82%) et des plus de 60 ans (92%). Seuls les 12 – 17 ans affichent un taux de vaccination plus faible (40,6%). Mais ce sont bien les 18-39 ans, les plus actifs, les plus mobiles, et potentiellement les plus à même de transmettre le virus dans la population, qui retiennent l’attention des autorités sanitaires. La plateforme Covid interpelle aussi sur les personnes vulnérables, âgées, avec des comorbidités, et dont « l’immunité vient à diminuer ». Ils sont invités, depuis plusieurs semaines, déjà, à recevoir une troisième dose de vaccin 6 mois après la seconde.
Un discours inlassablement répété mais qui peine à convaincre les plus sceptiques. « Nous discutons fréquemment avec les antivax ou anti-obligation vaccinale, mais notre discours est ferme », rappelle Daniel Ponia qui insiste, comme le Dr Mallet sur la sécurité du vaccin. Pour ce qui est des effets secondaires graves, « aucun signalement significatif » n’aurait été confirmé en Polynésie. C’est l’Arass qui effectue le suivi de pharmacovigilance et qui signale ses résultats aux services de santé. La principale inquiétude opposée au vaccin que constituent les cas de myocardite ne fait l’objet d’aucun signalement à ce jour au fenua, précise l’épidémiologiste. Si la vaccination reste « la première arme », comme l’indique Daniel Ponia, « c’est pour protéger à tout prix les plus vulnérables ».
Le vaccin contre la grippe disponible gratuitement dans les centres de vaccination anti-Covid
La campagne de vaccination saisonnière contre la grippe a débuté en Polynésie. Des doses de vaccin gratuites sont disponibles des tous les centres de vaccination et vaccinodromes pour les personnes de plus de 60 ans. Plus besoin de se rendre en pharmacie pour s’en procurer. Il est possible de recevoir les deux injections, « si on injecte le rappel du vaccin anti-covid dans le bras droit, on injecte le vaccin contre la grippe dans le bras gauche » explique Daniel Ponia. |