Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, a estimé mercredi qu’une quatrième dose de vaccin anti-Covid n’étant pas à exclure, alors que la campagne pour la troisième dose bat son plein en métropole. Invité sur le plateau de notre partenaire Europe1, l’épidémiologiste Didier Pittet est tout aussi mesuré.
« Il est possible que nous ayons besoin à un moment donné d’une quatrième dose. » Alors que la campagne pour la troisième dose de vaccin anti-Covid a commencé il y a quelques semaines, la déclaration de Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, ne passe pas inaperçue. L’épidémiologiste Didier Pittet partage son avis et reste tout aussi prudent. « Ce que Jean-François Delfraissy a dit, c’est qu’on en aurait peut-être besoin un jour. » Il était l’invité de Romain Desarbres dans Europe Midi mercredi. « En attendant, je pense qu’il faut que nous allions à la dose de rappel, celle qu’on appelle aussi troisième dose », a-t-il précisé.
La troisième dose est « fondamentalement importante »
D’après Didier Pittet, cette (troisième) dose est « fondamentalement importante », et il faut continuer à respecter « au mieux les mesures barrières, les consignes qui sont recommandées pour lutter contre le variant Delta et contre l’impact de cette cinquième vague ». « Le Covid fera partie de ce qu’on appelle notre microbiome », a ensuite expliqué le chef du service de contrôle des infections aux Hôpitaux universitaires de Genève. « On vivra avec ce virus comme on vit avec les quatre autres très grandes familles de coronavirus, avec lesquelles nous vivons depuis des centaines d’années. » Et d’affirmer « qu’un jour, il fera simplement partie des petits rhumes que nous faisons à l’automne, quand nous allons voir nos petits enfants » par exemple.
La quatrième dose, « on n’en est pas encore là »
Sans rejeter l’éventualité d’une quatrième dose, le professeur prévient : « On n’en est pas encore là », en rappelant que « l’immunité globale dans la population est encore insuffisante », et tout particulièrement « parce que la couverture vaccinale doit encore être améliorée, elle doit inclure une dose de rappel ». Il n’exclut pas qu’une quatrième dose soit nécessaire, mais précise que « ça dépendra de l’évolution de la pandémie » et que « personne ne peut le dire encore aujourd’hui ».
Didier Pittet a affirmé mercredi dans Europe Midi l’efficacité des vaccins face au variant Omicron. L’Organisation Mondiale de la Santé se veut rassurante et estime qu’il n’y a « aucune raison de douter que les vaccins actuels protègent ». Lorsque l’on juge la dangerosité d’un variant, il y a trois éléments à prendre en compte d’après lui : d’abord la capacité de transmission c’est à dire de contagion, ensuite la capacité d’entraîner des infections graves et donc des hospitalisations et enfin la capacité d’échapper à l’immunité naturelle ou acquise avec le vaccin, explique le professeur.
Si le variant Omicron est plus contagieux que de précédents variants, « d’après les données préliminaires, il serait moins capable d’entraîner des infections graves », ajoute le professeur Didier Pittet. Des nouvelles prudentes, mais rassurantes.
Solène Leroux pour Europe1