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Covid : l’exception française de la gestion de la crise sanitaire

Alors que beaucoup de nos voisins européens remettent en place progressivement des restrictions sanitaires face au variant Omicron, la France refuse, elle, de serrer davantage la vis et fait le pari de la vaccination de masse. Une stratégie qui détonne en Europe, mais qui peut être rapidement remise en cause avec la propagation du Covid-19. Les explications de notre partenaire Europe1.

La France et ses exceptions. Toute une histoire, qui vaut également pour la gestion de la crise sanitaire. Si beaucoup de nos voisins européens prennent de nouvelles mesures restrictives face à la propagation du variant Omicron du Covid, et ce alors même que la vaccination est déployée, la France préfère laisser passer les fêtes de Noël et ne pas resserrer la vis, en tout cas pas tout de suite, en faisant le pari de la vaccination de masse.

Confinements, couvre-feu et fermetures en Europe

Une stratégie française qui détonne en Europe. La plupart de nos voisins ont décidé d’appliquer dernièrement des mesures restrictives plus ou moins radicales. Aux Pays-Bas, tous les habitants même vaccinés sont reconfinés jusqu’au 14 janvier. En Autriche, la mesure a été levée uniquement pour les personnes vaccinées, et à partir du 1er février, les non-vaccinés devront même payer une amende en fonction de leurs revenus.

En Allemagne, dès le 28 décembre, la règle de ne pas dépasser les dix invités à la maison va être demandée aux personnes vaccinées. Les matches de football du championnat allemand se disputeront à huis clos jusqu’à nouvel ordre. Également, au Portugal, le télétravail est obligatoire pendant deux semaines, et les bars et les discothèques sont fermés.

Même l’Espagne, championne du monde de la vaccination, resserre la vis. Le masque est de nouveau obligatoire en extérieur, et le couvre-feu est actif en Catalogne. On peut citer aussi la Belgique qui, dès dimanche, va fermer ses cinémas et salles de spectacle.

>> LIRE AUSSI –  Vaccin : l’idée de l’obligation fait son chemin dans l’UE, « pas le choix de la France » répond Véran

Une stratégie française confrontée au variant Omicron

Toutes ces restrictions sanitaires ne sont pas, à l’exception de la fermeture des boites de nuit, le choix de la France. Le gouvernement a fait le pari de tout miser sur une accélération de la vaccination plutôt que sur les restrictions. Aujourd’hui, 76% des Français ont reçu un schéma vaccinal complet et depuis l’annonce d’un futur pass vaccinal, ce sont 50 000 personnes non-vaccinées qui se pressent chaque jour dans les centres.

Il ne faut pas oublier également que depuis la sortie des confinements et couvre-feu successifs, les Français ont dû continuer à porter le masque sans interruption dans tous les lieux publics et en intérieur. Cela a dû nous préserver d’une violente rechute observée en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

Mais il n’est pas acquis que cette stratégie soit encore tenable face à la flambée du variant Omicron. Le nombre de contaminations pourrait dépasser les 100 000 cas par jour dans le pays d’ici la fin du mois de décembre, comme l’a affirmé mercredi le ministre de la Santé Olivier Véran. Et la situation se tend un peu plus chaque jour dans les hôpitaux.

Céline Géraud pour Europe1

Omicron : le Conseil scientifique craint une « désorganisation » de la société

Le Conseil scientifique tire la sonnette d’alarme. Lors d’une conférence de presse donné ce jeudi, couverte par Europe1, il a fait savoir que le variant Omicron pourrait rapidement devenir majoritaire dans l’Hexagone, et indiqué s’attendre à ce qu’il y ait des « centaines de milliers de cas par jour en janvier« . Une propagation fulgurante qui pourrait « désorganiser » la société.

Après un mois de décembre marqué par une hausse des contaminations, le mois de janvier sera-t-il celui d’une l’explosion des cas de Covid-19 ? A la veille de Noël, le Conseil scientifique s’est en tout cas montré particulièrement inquiet face à la propagation fulgurante du variant Omicron, bien plus contagieux que le Delta. Les membres du Conseil ont dit, lors d’une conférence de presse ce jeudi, qu’ils s’attendaient à « des centaines de milliers de cas » en janvier 2022. Une explosion qui pourrait « désorganiser » la société.

Multiplication des arrêts maladie

Alors que les contaminations sont déjà à un niveau inédit, avec 84 272 nouveau cas confirmés mercredi, le Professeur Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, a déclaré que le variant Omicron était « majoritaire en Ile-de-France » et qu’il le « deviendrait sur l’ensemble du territoire d’ici la fin de l’année« . Il faut donc se préparer à une nouvelle flambée des cas en janvier, plusieurs centaines de milliers, avec, à la clé, une « désorganisation générale » de société pour tous les secteurs stratégiques (supermarchés, transports, hôpital, école…). Le Conseil craint en effet la multiplication des arrêts de travail et de l' »absentéisme« .

Selon cette instance, il pourrait devenir nécessaire d’alléger les règles d’isolement pour limiter cette désorganisation. D’autant plus que deux études britanniques publiées mercredi disent que la variant Omicron est bien moins dangereux que le variant Delta, avec 20 à 30% en moins de risques d’hospitalisation.

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