Lors d’un point presse organisé ce mercredi, les responsables de la plateforme Covid ont estimé que les « frémissements » dans les courbes épidémiques ne permettaient pas, pour l’heure, de parler de baisse de pression. La mortalité reste très élevée et les hôpitaux largement au-dessus de leur seuil de saturation.
Quelques lueurs, mais pas encore le bout du tunnel pour la Polynésie. C’est ce que montre le bulletin épidémiologique hebdomadaire paru ce mercredi, et commenté dans la foulée lors d’un point presse par les spécialistes de la plateforme Covid. Si le nombre de nouveau cas confirmés s’effondre (3 110 nouveaux cas contre 7 899 la semaine précédente), cet indicateur n’est plus considéré comme pertinent. Comme le rappelle le Dr Jean-Marc Segalin, attaché à la direction de la Santé, il était prévisible que le redéploiement des ressources humaines et matérielles « limitées » du Pays depuis le dépistage vers la vaccination et la prise en charge des malades entraine cette baisse. L’utilisation, de plus en plus répandue, des auto-tests disponibles en pharmacie, et dont les résultats ne sont pour la plupart pas reportés, accentue le phénomène.
Reste donc les chiffres des hospitalisations en filière Covid. 426 en fin de semaine dernière – un pic historique – et environ 412 ce mercredi matin. Au CHPF, « le rythme des admissions semble ralentir ces derniers jours », pointe la plateforme Covid. Mais ce « frémissement » n’enlève rien à la saturation de l’ensemble des établissements de Santé du fenua. Le pic pourrait être passé à Tahiti, mais rien ne permet de prévoir une baisse pérenne des hospitalisations. D’autant plus que les dynamiques épidémiques des îles sont différentes, et les hospitalisations hors îles du Vent restent au plus haut. « Il est trop tôt pour parler d’une baisse de pression » confirme le ministre de la Santé Jacques Raynal. Du côté de la mortalité, là aussi, une légère baisse est observable : 93 décès liés au Covid ces 7 dernier jours là où la Polynésie connait, hors crise sanitaire, et en moyenne, 27 à 30 décès hebdomadaires toutes causes confondues.
Seul point réellement positif de cette analyse des chiffres : le « grand bond en avant » de la vaccination salué par Daniel Ponia. Environ 60% des plus de 12 ans et 50% de la population totale avait reçu au moins une dose ce matin, contre 25 et 30% début juillet. « Les gens ont été se vacciner par peur de la maladie, et malheureusement, ils ont raison, explique-t-il. Il faut continuer à se rendre massivement dans les centres pour améliorer ce taux de couverture ». Les dernières données du CHPF indiquent que 94% des Polynésiens en réanimation et 87,8% des hospitalisés Covid ne bénéficiaient pas d’un schéma vaccinal complet. Une part très importante de ces mêmes hospitalisés souffre aussi de comorbidités, confirme la plateforme Covid, qui doit publier une nouvelle analyse sur le sujet.