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Crash d’un Airbus A320 : « il n’y a aucun survivant »

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L’ESSENTIEL – Cet Airbus A320 de la compagnie Germanwings, qui effectuait la liaison Barcelone-Düsseldorf, s’est écrasé près de Barcelonnette. Il n’y a aucun survivant parmi les 150 personnes à bord.

Un Airbus A320 de la compagnie Germanwings, effectuant la liaison Barcelone-Dusseldorf, s’est écrasé mardi dans les Alpes-de-Haute-Provence, dans le secteur de Barcelonnette, selon les informations d’Europe 1. Ce vol comptait à son bord 144 passagers et 6 membres d’équipages. « Cette catastrophe a eu lieu sur une zone très difficile d’accès. Le crash est à ce stade un accident et toute autre théorie serait de la spéculation, a déclaré mardi une responsable de la compagnie aérienne, à Barcelone. Selon les informations d’Europe 1, une des boîtes noires a été retrouvées, il s’agit du CVR (Cockpit voice recorder) qui enregistre toutes les conversations des pilotes et les bruits du cockpit.

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150 personnes, dont une majorité d’Allemands se trouvaient à bord.

– Les premiers secours sont arrivés sur la zone du crash, enneigée et difficile d’accès.

– « Il n’y a aucun survivant« , selon le secrétaire d’État aux Transports.

– « Il n’y aurait pas de victimes françaises », selon François Hollande.

– Le « pôle accident collectif » du parquet de Marseille s’est saisi de l’enquête

• Que s’est-il passé ? L’appareil de la compagnie low cost de la Lufthansa a décollé de Barcelone vers 10h01. Il devait rejoindre Düsseldorf, dans le nord de l’Allemagne. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a indiqué avoir déclaré le vol en détresse à 10h30, alors qu’elle n’avait plus aucun signal radar de l’appareil ni contact avec l’équipage. L’appareil a ensuite chuté et volé à basse altitude, à une hauteur de 6.000 pieds, pendant 8 minutes, avant de se crasher à 10h53.

« L’avion s’est écrasé dans un endroit qui est inaccessible par la route », a détaillé au micro d’Europe 1, le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies. Selon nos informations, le lieu du crash a été très précisément localisé au dessus de Prads-Haute-Bléone, à quelque 1.500 m d’altitude, sous la tête de l’Estrop, dans la vallée de la Blanche, à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau de Seyne. La zone s’étendrait sur environ un hectare. La carcasse de l’avion, totalement disloquée, a été formellement repérée et les débris n’apparaissent pas éparpillés, laissant penser que l’Airbus A320 n’a pas explosé en plein vol.

Voici les premières images des débris filmées par hélicoptère :

 

• Qui sont les victimes ? L’avion transportait 144 passagers, dont deux bébés, et six membres d’équipage – deux dans le cockpit et quatre en cabine. Des victimes allemandes, espagnoles, et « sans doute turques » figurent parmi les 150 morts présumés du crash, a déclaré mardi François Hollande, précisant qu' »il n’y aurait pas de victime française mais sans totale certitude ».

67 Allemands, dont 16 adolescents en échange scolaire, se trouvaient à bord, a précisé un dirigeant de la compagnie lors d’une conférence de presse. Selon un porte-parole de la Lufthansa, cité par le journal catalan la Vanguardia, la plupart des passagers allemands venaient de passer des vacances à Majorque, en Espagne.

La vice-présidente espagnole a aussi indiqué plus tôt dans la journée que « 45 passagers portaient des noms de famille espagnols ». Un belge figure également parmi les victimes. Une cellule de crise a été mise en place en Espagne, tandis que les proches des passagers qui attendaient l’arrivée du vol à l’aéroport de Dusseldorf ont été pris en charge. Le gouvernement français met en place un numéro vert d’appel pour les proches des victimes du crash. Des numéros d’urgence ont également été mis en place en Espagne et en Allemagne.

 

• Où en sont les opérations de secours ? Des « moyens exceptionnels d’enquête et de secours » ont été déployés après le crash, a annoncé le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve mardi à Seyne-les-Alpes. Parmi ces moyens, « 300 sapeurs-pompiers », « 300 militaires de la gendarmerie nationale », « dix hélicoptères et un avion militaire », a égrené le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse, aux côtés de l’ambassadrice d’Allemagne à Paris, Susanne Wasum-Rainer.

Le périmètre est bouclé par les enquêteurs et les secours :

 

Les premiers à atteindre la zone du drame, « escarpée et difficilement accessible », ont été les « gendarmes de haute montagne », qui ont une « connaissance du terrain », a précisé le ministre. « Un hélicoptère a déjà pu se poser pour constater malheureusement le fait qu’il n’y avait que des victimes », a déclaré Manuel Valls. « Pour l’instant, il n’y a aucune trace décelée d’une personne ayant survécu au crash », a confirmé mardi le général David Galtier, qui dirige la région de gendarmerie Paca.

L’évacuation des corps devraient prendre plusieurs jours selon le site local Haute Provence :

 

• Où en est l’enquête ? Le « pôle accident collectif » du parquet de Marseille s’est saisi de l’enquête sur le crash. Le lieu où s’est écrasé l’Airbus A320 a été « gelé pour le début de l’enquête », a-t-on appris auprès des secours. Au total, une quarantaine d’enquêteurs, dont des gendarmes de la Section de recherche de la Gendarmerie des transports aériens (GTA), chargée du volet judiciaire de l’enquête, et des experts de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), doivent être mobilisés.

Le Bureau enquête et analyses (BEA) doit quant à lui prendre en charge l’analyse des boîtes noires afin de comprendre les causes de ce crash. « L’une des boîtes noires a été retrouvée » et « fera l’objet d’une exploitation immédiate », a déclaré le député des Alpes-de-Haute-Provence, Christophe Castaner, sur France Info. Selon les informations d’Europe 1, il s’agit du CVR (Cockpit voice recorder) qui enregistre toutes les conversations des pilotes et les bruits du cockpit. L’autre boîte noire, enregistre tous les paramètres de vol, comme l’altitude et la vitesse de l’appareil.

Le crash est à ce stade un accident et toute autre théorie serait de la spéculation, a déclaré mardi une responsable de Lufthansa à Barcelone. « A ce stade nous considérons qu’il s’agit d’un accident et toute autre chose relèverait de la spéculation », a déclaré Heike Birlenbach, vice-présidente de la compagnie pour les ventes et services en Europe, lors d’une conférence de presse à Barcelone.

• Que sait-on sur cet Airbus A320 ? L’appareil de la compagnie allemande avait subi une grosse révision « à l’été 2013 », a indiqué un dirigeant de la compagnie, Thomas Winkelmann. « Une visite de type C, soit une grande révision, avait eu lieu comme prévu à l’été 2013 », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse. Thomas Winkelmann a également indiqué que le pilote du vol avait « plus de dix ans » d’expérience et « plus de 6.000 heures de vol » à son actif. Selon les premiers éléments de l’enquête, et contrairement à ce qui avait été déclaré dans un premier temps, l’équipage de la compagnie Germanwings n’a pas émis d’appel de détresse, a indiqué la Direction générale de l’aviation civile. « L’équipage n’a pas émis de ‘mayday’. C’est le contrôle aérien qui a décidé de déclarer l’avion en détresse car il n’avait plus aucun contact avec l’équipage et l’avion », a-t-elle expliqué.

• Comment réagissent les autorités françaises ? Manuel Valls, qui a suspendu pendant 24 heures sa campagne des départementales, a indiqué mardi devant l’Assemblée nationale qu' »à ce stade, aucune hypothèse ne peut être écartée » dans le crash de l’Airbus, précisant qu’une « cellule de crise pour les familles des victimes a été ouverte au ministère des Affaires étrangères ». « Tout sera fait évidemment pour leur donner le maximum d’informations au delà (…) de l’enquête judiciaire qui est ouverte », a poursuivi le Premier ministre qui a également ouvert une cellule de crise interministérielle. « Il faut que l’enquête détermine quelles sont les circonstances de ce drame et qu’elles en sont les causes. Il importe de rester prudent », a, pour sa part, déclaré Bernard Cazeneuve.

Les députés ont observé une minute de silence à l’Assemblée :

 

• Et en Espagne et Allemagne ? En raison de la catastrophe, le roi d’Espagne a annulé la visite d’État qu’il venait d’entamer en France. Et l’Espagne va observer trois jours de deuil national. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, se rendront mercredi aux abords des lieux du crash. Ils seront accueillis par François Hollande.

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Source : Europe1