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« Création » de Laurent Ballesta mise aux enchères pour préserver Fakarava

©Laurent Ballesta

Ce cliché d’une fraie de mérous dans la passe sud de Fakarava, qui a valu à son auteur le prestigieux trophée Wildlife Photographer of the Year, a été imprimé sur un papier unique, façonné à partir d’un mélange de coraux morts et d’eau de mer venant de l’atoll. Ce « rarest print ever », contenant « l’ADN de Fakarava » va être mis aux enchères à Monaco, au bénéfice de la commune, classée comme réserve de biosphère par l’Unesco.

Le cliché « Création » Laurent Ballesta va encore aider Fakarava. Après cinq ans et 3000 heures de plongée dans de la passe Tumakohua, à Tetamanu, pour tenter d’immortaliser une fraie de mérous, le photographe et biologiste avait sorti de l’eau cette image surréaliste. Un cliché unique, spectaculaire, rare, qui lui avait alors permis de décrocher le prestigieux trophée de Wildlife photographer of the year en 2021. La distinction accompagnée d’un chèque d’1,4 million de francs qu’il s’était engagé à reverser à l’atoll. Chose promise, chose due en février dernier : le don avait été fait à la mairie pour l’aider à construire, dans le cadre du programme Man and Biosphere de l’Unesco, où Faka est classé depuis 2016, entre autres pour l’aménagement d’un système d’eau potable sur le motu Tetamanu. Un geste symbolique exprimant son engagement en faveur de la protection de cet atoll que le réalisateur de « 700 requins dans la nuit », filmé là encore dans la passe sud, visite régulièrement depuis 2014 dans le cadre de travaux scientifiques et documentaires.

Mais le photographe avait déjà annoncé ne pas vouloir s’arrêter en si bon chemin : il avait eu l’idée de créer un tirage papier unique de sa photo et de la vendre aux enchères pour, encore une fois, reverser les profits à l’atoll. Une photographie de valeur imprimée sur du papier d’impression conçu à partir « d’eau de mer et de sable corallien broyé prélevé sur l’île ». Le projet, du fait probablement de son originalité, a pris beaucoup de temps à convaincre une maison de vente aux enchères. Or, c’est officiel ce « rarest print ever » – l’impression la plus rare de tous les temps – va bel et bien être vendu au plus offrant, le 19 juillet à 17 heures, par l’Hôtel des Ventes de Monte-Carlo, à Monaco. Les fonds récoltés, là encore, seront reversés à des projets de préservation de Fakarava.

Le biologiste et l’équipe de ses « expéditions Gombessa » continuent de fréquenter assidûment les Tuamotu. Ces dernières années, on pouvait les croiser à plusieurs reprises à Rangiroa où un nouveau projet, mêlant comme d’habitude défi scientifique et prise d’images inédites, se focalise sur les migrations et les mystères des grands requins-marteaux. Baptisé Taumata roa, il est mené en partenariat avec Mokarran Protection Society.