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CRSD : Édouard Fritch accuse le Tavini de refaire l’histoire

À l’occasion de l’approbation du troisième report du terme du Contrat de redynamisation des sites de défense, Édouard Fritch a accusé le Tavini de mauvaise foi envers l’État. Mais il faut dire qu’après avoir été déboutée par le tribunal administratif sur l’un de ses projets, la commune de Pirae cherche à présent à négocier la reprise d’autres terrains de l’Armée.

Lire aussi : Toujours plus de temps pour reconvertir les terrains de l’armée

C’est le 4e avenant au Contrat de redynamisation des sites de défense qui a été adopté ce jeudi par l’assemblée. Signé en 2016 pour une durée initiale de quatre ans, entre l’État, le Pays et les six communes éligibles au dispositif (Arue, Faa’a, Mahina, Papeete, Pirae et Taiarapu-Est), il concerne un total de 22 hectares de foncier cédés par l’État au franc symbolique. Le CRSD prévoit un co-financement du Pays et de l’État des projets des communes, qui ne financent sur fonds propres qu’une part minimale.

Les avenants, signés en 2020, 2022 et 2023, ont répondu à des difficultés d’exécution (notamment les coûts non prévus de la dépollution des sites), en révisant les enveloppes financières, et en prorogeant les délais. Actuellement, « sur les 33 actions prévues par le CRSD, 27 actions ont été engagées, représentant 84 % du total, pour un montant de 1,044 milliard Fcfp de subventions accordées. Le taux d’actions soldées est de 39 %, soit un montant de 413 millions Fcfp », résume l’exposé des motifs de ce quatrième avenant qui porte le délai d’exécution à fin 2026, et prévoit le redéploiement de certains crédits sur d’autres projets sur les mêmes emprises foncières. Car certaines opérations, à Taiarapu-Est et à Faa’a, n’ont pas encore été engagées du tout.

Plus de soutien technique et financier du Pays, demande AHIP

Pour A Here ia Porinetia, le principal point bloquant est le fait que l’État « conserve la main à la fois sur les crédits concernant la dépollution des terrains tout comme sur leur utilisation future par les communes. Cette constante présence de l’État à chaque étape prolonge les délais d’exécution et multiplie les formalités administratives, et contraint les communes dans leur liberté d’entreprendre et de décision », a déclaré Nicole Sanquer, qui a engagé le gouvernement à « soutenir les communes dans leurs demandes d’appui technique et financier. »

Côté Tavini, par la voix d’Allen Salmon, on a voulu rappeler le « contexte véritable » : ces terrains ont été « réquisitionnés par la France sans consultation ni consentement de notre peuple », a-t-il affirmé, et « les responsabilités financières sont injustement partagées » : l’État aurait dû financer seul les projets des communes.

Une déclaration qui a fait sortir Édouard Fritch de ses gonds. « Ils ne disent pas la vérité, ce sont des terrains qui ont été achetés par l’État (…) », à propos de Pirae où ce sont les familles Laroche et Coppenrath qui avaient vendu des terres. « Le Pays serait-il capable, lui, de rendre les terrains que nous avons pris à la population ? » a-t-il lancé au gouvernement. La Polynésie devrait s’estimer heureuse, dit-il, que l’État ait rétrocédé, reconnu la pollution, et financé la dépollution.

Pour le président du Tapura, il s’agit à présent pour les communes de vraiment se concentrer sur la finalisation de leurs dossiers en cherchant de vraies solutions. La « ville nouvelle » qu’il veut ériger à Pirae est chiffrée à 30 milliards, et il faut faire appel au financement privé.

Pirae veut encore d’autres terrains de l’armée

La commune de Pirae a même faim de davantage de terrains de l’armée pour son projet de centre-ville, dit Édouard Fritch, qui avait refusé de délivrer un permis de construire à l’armée pour un immeuble de logements situés sur une parcelle convoitée, mais qui a été débouté par le tribunal administratif le 12 novembre dernier. L’heure est donc à présent à la transaction : « Dans le prochain projet du PGA de Pirae – qu’Édouard Fritch veut finaliser en 2025 -, nous avons tenu compte de cette contrainte et nous allons lâcher un peu de mou pour que ces logements puissent se faire. Il y a une bonne volonté chez nous, mais c’est vrai que nous sommes en train de discuter aussi avec eux, parce qu’il y a d’autres terrains qui nous intéressent autour du projet de centre-ville. » D’où, sans doute, l’intervention véhémente du maire de Pirae.

 

 

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