ACTUS LOCALES

CSIP : la plainte des pétroliers fait « rire » les grévistes, qui se disent prêts à « tenir »

En grève depuis une semaine, les salariés des dépôts de carburant sont visés par une plainte pour « sabotage » des installations lors du déchargement d’un navire. Une accusation balayée par Cyril Le Gayic, qui explique que les grévistes sont « calmes, sereins » et même amusés par cette tentative de leur direction « de mettre la pression ». À entendre le chef de file du syndicat, le piquet peut encore tenir « de longues semaines » si les négociations n’avancent par sur la question des salaires, des primes, ou des effectifs. 

Lire aussi : Dépôts de carburant : plainte déposée pour sabotage en pleine grève de la CSIP

C’est une plainte « contre x » pour « sabotage » qu’aurait déposé la société STDO, un des dépôt de carburant de Fare Ute géré conjointement par Total et Petropol. Mais à la CSIP, on ne veut pas « tourner autour du pot » : « ce sont les grévistes qui sont visés par ces accusations », clarifie Cyril Le Gayic. Le chef de file de la confédération, pourtant, explique que ses militants, en grève depuis déjà une semaine, sont « calmes, sereins » face à cette procédure : « quand je leur ai parlé du communiqué des directions de sociétés, ils ont ri ». Les faits, pourtant, n’ont pas fait sourire entre les cuves de Fare Ute. La STDO aurait découvert, à l’arrivée d’un pétrolier transportant une cinquantaine de jours de stocks de carburant, un  » la partie flexible tronçon du réseau de pipeline déboulonné » et constaté un « vol de matériel indispensable au déchargement » du navire. Peu de doute pour les responsables du dépôt : il s’agissait d’empêcher que les salariés non-grévistes puissent décharger le navire.

Manque de préparation et de personnel plutôt que « sabotage » pour la CSIP

« Quel matériel volé ? Quels sabotage ? ? », s’agace Cyril Le Gayic, pour qui l’explication des difficultés de déchargement est beaucoup plus simple : « l’incompétence » et le « manque d’effectifs ». « Les salariés, la veille de l’arrivée des pétroliers, préparent normalement le matériel, les tuyaux, les parties flexibles, tout pour recevoir les produits pétroliers. Mais comme la grève a commencer jeudi, ils n’ont pas eu le temps de préparer, explique le secrétaire général adjoint. Alors ils accusent les grévistes. Ils veulent mettre la pression sur les grévistes, en disant ‘on dépose plainte, réfléchissez, reprenez le travail’, c’est un peu ça ».

Le syndicat précise que les badges des grévistes ont été désactivés « dès le vendredi 15/12/2023 en fin de journée par le port autonome, les empêchant tous accès aux sièges des sociétés dans la zone de Taunoa et au quai des Pétroliers de Fare Ute ». Avant de contre-attaquer en parlant de plusieurs « excès » des sociétés pétrolières. Elles sont accusées, notamment, de ne pas respecter d’avoir violé le code du travail pour assurer ce déchargement avec les seuls effectifs non-grévistes, oubliant les règles de « durée du travail, de repos hebdomadaires » ou même en rappelant « des salariés en arrêt maladie camouflés dans le coffre du véhicule ». « L’accès du quai des pétroliers est gardienné par la DTPN qui a refusé militari l’accès aux représentants du personnel alors que la grève ne suspend pas le mandat de représentation » ajoute la CSIP dans un communiqué.

Revalorisations salariale et maintien des effectifs

Sur le piquet de Fare Ute, les militants se disent déterminés. Des revendications distinctes ont été déposées à la STDO, la STDP, la Somstat mais aussi chez Petropol, Total et Shell, ou une poignée de chauffeurs sont solidaires du mouvement. Mais la CSIP demande plus globalement une revalorisation des grilles salariales dans le secteur pour « compenser une partie de l’inflation », des nouvelles règles de départ à la retraite anticipée, et une évolution du régime indemnitaire (prime de chef d’équipe ou de chauffeur de livraison, bons carburant, prime d’intéressement, prime pétrolier…). Cyril Legayic insiste aussi sur le maintien des effectifs : « il y a eu des départs à la retraite, des licenciements ces dernières années, assure le syndicaliste. Ils sont en sous-effectifs, et on leur demande la même chose ».

 

Reste qu’avec le déchargement du pétrolier, terminé ce mercredi – les compagnies pétrolières ont tenu à rassurer le public sur l’approvisionnement de l’aéroport et des stations – la CSIP perd un important levier dans son mouvement. Le prochain navire est attendu fin janvier. « Si la direction ne veut pas avancer dans les discussions d’ici là, la piquet sera toujours en place », prévient Cyril Le Gayic.

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Journal de 12h, le 21/12/2023

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