ACTUS LOCALESPOLITIQUE CTC : la santé, une « filière insuffisamment organisée » Vaite Urarii Pambrun 2019-09-09 09 Sep 2019 Vaite Urarii Pambrun Radio1 s’est procuré le rapport de la CTC relatif à la politique de la santé de 2014 à 2018 au fenua. La santé est une « filière insuffisamment organisée », estime la chambre territoriale des comptes. Elle note dans son rapport que le CHPF est « engorgé » alors même que les hôpitaux périphériques enregistrent des taux d’occupation très faibles. La chambre souligne par ailleurs que ces hôpitaux doivent faire face à des problèmes de « sous-financement et d’absence de stratégie ». D’emblée, la CTC constate que dans son précédent rapport, 13 recommandations avaient été formulées, et que seulement quelques unes ont « donné lieu à une suite favorable de la part du Pays ». La CTC relève aussi que la Polynésie a des caractéristiques géographiques mais aussi démographiques « spécifiques ». Ce qui induit des conséquences non seulement sur les dépenses de santé, mais aussi et surtout sur la répartition des compétences médicales. Les compétences médicales sont réparties selon la démographie de la population La chambre rappelle en amont que la Polynésie couvre une zone maritime aussi vaste que l’Europe. Et que cette particularité doit-être prise en compte pour « l’organisation de l’offre de soins afin de permettre un égal accès aux soins pour les populations ». La CTC note que l’offre de soins est plus importante et étoffée aux Îles du Vent avec notamment la présence du CHPF, de l’hôpital de Taravao et celui de Moorea sans compter les cliniques privées qui sont au nombre de trois. Elle souligne également que Tahiti et Moorea concentrent 75% de la population polynésienne. Pour ce qui est des archipels éloignés comme les Marquises, les Australes ou encore les Tuamotu qui regroupent entre 2,5 et 6% de la population, avec pour certains archipels 45 îles, ils disposent tous d’un centre médical, ou d’un hôpital de proximité avec un réseau d’infirmeries. D’ailleurs, la CTC note que ces hôpitaux périphériques doivent faire face à des problématiques de « gestion, de gouvernance, de sous-financement et d’absence de stratégie ». Les archipels éloignés n’attirent pas le libéral La CTC note aussi que plus on s’éloigne de la capitale, et moins on trouve de médecins libéraux, alors même que l’installation de ces derniers est règlementée depuis 1998. De ce fait, la prise en charge des consultations de spécialistes est assurée par le réseau de santé inter-îles et donc par le CHPF. Le ministre de la Santé a d’ailleurs dressé un constat dans lequel il souligne que « le CHPF peine à assumer cette mission et à prendre en charge les missions inter-îles ». Il affirme même qu’en 2018, ce sont 15 missions qui n’ont pu être assurées. « L’offre de santé (…) polarisée autour du CHPF » La chambre territoriale des comptes estime que le CHPF se trouve « engorgé (…) faute d’une filière de soins fluide et organisée ». Une situation dûe au fait que toute « l’offre de santé (…) est fortement polarisée autour du CHPF ». Elle note d’ailleurs que contrairement au CHPF, les hôpitaux de proximité enregistrent des taux d’occupation très faibles. Ce qui, selon elle, illustre « une filière insuffisamment organisée ». La chambre souligne d’ailleurs que cette situation est dûe à l’insuffisance de « structures d’aval et d’une coordination efficace avec celles qui existent sur le territoire ». La chambre territoriale des comptes considère que la réduction de la durée moyenne de séjour (DMS) est une « impérieuse nécessité ». « En psychiatrie, le taux d’occupation (…) est supérieur à 100% (…) dans des conditions d’hébergement inadmissibles »» La CTC note qu’il est fréquent au CHPF que les chambres destinées à un ou deux patients soient finalement occupées par deux voire trois personnes, dans des « conditions d’hébergement inadmissibles ». Elle recommande que des « alternatives à l’hospitalisation soient rapidement opérationnelles » avec notamment la création de structures légères voire même « la création d’unités d’hospitalisation de jour dans les murs des centres pénitentiaires ». « Le pôle de santé mentale (…) ne régulera pas la surpopulation intramuros de l’hôpital » La CTC estime que la santé mentale devrait-être une des priorités du gouvernement, de la CPS et du CHPF et qu’en conséquence des « filières d’aval » devraient être développées. Elle estime en effet, que la création du pôle de santé mentale ne permettra pas de « réguler la surpopulation intramuros de l’hôpital ». La chambre territoriale des comptes estime que le CHPF ne répond plus au cœur de sa mission qui consiste au « traitement de la phase aiguë des hospitalisations, justifiant un coûteux plateau technique ». Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)