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Cyril Tetuanui réélu dans un fauteuil au SPC


Le syndicat pour la promotion des communes est réuni depuis hier à Punaauia. Seul candidat en lice pour sa propre succession, le maire de Tumara’a a été élu avec 78 voix sur 92. Réforme de la fonction publique, du statut des communes… Le SPC veut se faire entendre sur plusieurs dossiers durant cette mandature de 6 ans, mais son président promet surtout de défendre les finances des mairies en cette période de crise.

« Pas d’autres candidatures ? » Une fois, deux fois, trois fois. Aucune main ne se lève, au Fare amuira’a Taniera de Matatia, si ce n’est celle d’Édouard Fritch. Le président du Pays et, en l’occurrence, maire de Pirae propose sans surprise la candidature de Cyril Tetuanui pour la présidence du Syndicat pour la promotion des communes. La veille, le tavana de Tumara’a avait défendu son bilan 2014-2020 devant les délégués du SPC – deux par commune adhérente, dont souvent le maire lui-même. Mais le travail avait surtout été fait en amont : le week-end dernier, c’est au sein du Tapura que Cyril Tetuanui avait été désigné pour ce poste, en présence de 37 maires sur 48. D’autres candidatures avaient pourtant été évoquées les semaines passées. Comme celle de Simplicio Lissant, poussé par son conseil municipal à Punaauia, et par plusieurs maires qui voyaient en lui une voix plus indépendante de la présidence du Pays et peut-être un casier judiciaire moins chargé que celui de Cyril Tetuanui. « L’esprit de cohésion » aura été plus fort. Et les tavana n’ont pas boudé l’unique candidat, qui récolte au final 78 voix sur 92 – soit les suffrages des représentants de 39 communes sur les 46 représentées.

Réforme du statut et gestion de crise

Satisfaction, bien sûr, pour le maire de de Tumara’a, qui avait récolté 66 bulletins en 2014, contre 26 à son adversaire Maihi Teriitepaiatua. Le président réélu préfère parler de son programme que des résultats. Il le sait : certains dossiers reviennent depuis de longues années sur la table du SPC, dont la réforme du statut des communes, qui veulent obtenir, à l’instar du reste des mairies françaises, une clause de compétence générale. Mais pour Cyril Tetuanui, c’est bien la crise économique qui sera en haut de la pile de dossiers : « Les tavana sont mobilisés avec le gouvernement pour réfléchir comment relancer le pays » explique-t-il. Les maires comptent surtout se faire entendre dans les débats financiers qui s’annoncent difficiles. Avec une quinzaine de milliards de recettes fiscales en moins pour le Pays, le FIP, principal outil de financement des communes, risque de subir une cure d’amaigrissement.

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Seule certitude, insiste le président réélu : l’assemblée territoriale a confirmé, la semaine dernière, que les 5 milliards piochés par le Pays dans le FIP pour monter le plan de sauvetage de l’économie seront bien remboursés.

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18 membres du bureau, 9 vice-présidents

Pour Gaston Tong Sang, le choix de Cyril Tetuanui « ne faisait aucun doute ». Le doyen du SPC insiste sur le fait que le « bilan parfait » du président sortant » et surtout sur son ouverture : « il a toujours travaillé avec tous les tavana, considéré tout le monde de la même façon, explique le maire de Bora Bora. Ce principe d’égalité entre les communes est très important au SPC : je me rappelle en 1989, quand j’ai été élu, c’était surtout grâce aux voix des Tuamotu ». Gaston Tong Sang a profité de la séance pour adresser une demande à Édouard Fritch : faire du SPC, aujourd’hui syndicat et établissement public, « une vraie institution du Pays » au même titre que le CESEC. Une reconnaissance qui demanderait une réforme des statuts de la Polynésie.

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Après son président, le SPC a choisi son bureau. Une équipe que Cyril Tetuanui a voulu « resserrée » avec 18 membres, contre 22 en 2014. De quoi avoir moins de mal à atteindre le quorum dans certaines réunions. La répartition des postes avait été très discutée ces dernières semaines, avec, comme toujours, l’obligation de représenter tous les archipels. Simplicio Lissant (Punaauia) a été élu premier vice-président. Suivent Marcelin Lisan (Huahine), Clément Nui (Fangatau), Frédéric Riveta (Rurutu), Henri Tuieinui (Fatu Hiva), Evans Haumani (Moorea), Thomas Moutame (Taputapuatea), ou encore Naomeata Bernardino (Teva i Uta)…