La mairie de Mahina a inauguré hier la galerie drainante de la vallée de Tua’uru. Un investissement à plus de 390 millions de francs, en grande partie assuré par le Pays et l’État, qui va permettre à la commune de faire d’importantes économies en réduisant les frais de pompage de l’eau.
De l’eau plus propre et à moindre coût : voilà l’idée des galeries drainantes, qui équipent déjà de nombreuses vallées, de la Fautaua à Avera en passant par la Taharu’u. Il s’agit en fait d’installer une conduite perforée au fond d’une tranchée le long du cours d’eau, pour récupérer l’eau de la « nappe alluviale », alimentée par la rivière ou la pluie. Cette galerie permet de soulager la nappe phréatique et d’éviter les importantes dépenses d’électricité que représente le pompage dans un forage vertical. La mairie de Mahina, qui avait identifié le potentiel de la rivière Tua’uru en matière d’eau potable dès 2012, espère ainsi une économie moyenne annuelle de 25 millions de francs sur les 90 à 100 millions dépensés à l’année par la commune pour le pompage. De quoi amortir un investissement conséquent : la commune a financé l’ouvrage à hauteur de 58 millions de francs, soit 15% du coût total d’environ 392 millions. Le reste, soit 334 millions de francs, a été pris en charge par l’État et le Pays dans le cadre des contrats de projets 2015-2020.
L’eau récupérée par la galerie, d’au moins 100 litres par seconde si tout va bien, permettra d’alimenter quelque 2000 foyers. L’eau des galeries drainante est généralement de bonne qualité car filtrée par les cailloux de la rivière, mais peut toutefois être trouble en période de forte précipitation. « L’accès à l’eau potable de la population polynésienne demeure un objectif prioritaire » a précisé le Guy Fitzer, représentant du Haussariat, présent pour l’inauguration aux côtés d’Édouard Fritch et le tavana Damas Teuira.