La surfeuse de Huahine, Vahine Fierro, était l’invitée de la rédaction de Radio1 ce jeudi. Qualifiée sous la bannière de la France pour l’épreuve de surf des Jeux olympiques, elle explique mettre tout en œuvre pour décrocher l’or en juillet prochain à Teahupoo. Mais la championne a d’autres objectifs en tête. Le prochain : décrocher l’or au mondiaux ISA, mais surtout réussir à se qualifier pour le Championship Tour de la WSL, qu’elle convoite depuis trois ans maintenant.
Grosse année en vue pour Vahine Fierro. À l’aube de la nouvelle saison qui démarre dans moins de deux semaines, par les championnats du monde ISA à Porto Rico du 24 février au 2 mars, la surfeuse de Huahine a confié s’être fixé de nombreux objectifs cette saison. Le premier se jouera lors de cette première épreuve, ultime étape qualificative permettant de renforcer la sélection française en vue des Jeux olympiques. C’est d’ailleurs à l’occasion de cette même compétition – organisée au Salvador l’an dernier – que la Tahitienne avait décroché son ticket pour les JO. Elle avait réussi à totaliser d’office le quota qualificatif en se hissant dans le tableau final.
L’or aux mondiaux pour une 3e surfeuse française aux JO
Chez les hommes, dans le meilleur des cas, Kauli Vaast pourrait être rejoint par deux de ses homologues, si un Français atteint le top 7 lors du championnat, mais aussi si l’un d’entre eux remporte l’or. Du côté des femmes, la France peut encore obtenir un troisième ticket selon Vahine Fierro, à condition qu’une Française parvienne à se hisser sur la première marche du podium. L’ainée des soeurs Fierro espère bien être celle qui débloquera le troisième sésame olympique. « J’y vais pour gagner l’or, pour pouvoir rapporter une troisième place pour une troisième femme dans notre équipe. Pour moi, c’est aussi important que si je devais me qualifier pour les Jeux olympiques, précise la championne. J’y vais aussi pour passer mes séries, les gagner, avoir des bonnes stratégies et me remettre dans le bain pour cette année. »
Des objectifs liés
Un premier objectif étroitement lié au deuxième que s’est donné la surfeuse : briller à domicile, en juillet, à Teahupoo. Avantagée ? Pas vraiment, laisse entendre la surfeuse professionnelle qui se souvient avoir surfé le spot « assez tard », vers l’âge de 15 ans, et n’avoir « pas du tout aimé ». Elle confie en revanche avoir pris conscience de l’impact de Teahupoo dans sa vie seulement vers 18-19 ans. « C’est seulement à partir de là que j’ai compris que Teahupoo allait me donner les meilleures vagues de ma vie », poursuit la jeune femme qui malgré ses nombreux déplacements essaie de surfer Hava’e le plus souvent possible.
« Apprendre à se connecter avec la vague »
« Pour être à l’aise il faut la connaitre… elle parait parfaite mais c’est important de passer du temps à l’eau, de ressentir l’énergie de la vague, de ressentir les différentes houles, la pluie… c’est un changement constant donc passer le plus de temps là-bas c’est apprendre à se connecter avec la vague ». Vahine, qui est aussi l’athlète olympique à avoir le plus surfé la mâchoire, précise aussi qu’à 5 mois de l’échéance, l’équipe de France s’entraine de plus en plus fréquemment, coachée par Hira Teriinatoofa et managée par Jérémy Flores. « On travaille beaucoup la technique de notre surf, chacun à des points à améliorer, des nouvelles figures à essayer, et en même temps on s’entraine à faire des séries de compétition à l’entrainement pour pouvoir garder ce coté vif, ce coté agressif à l’eau, pour que quand on arrive en compétition on ait déjà pratiqué ça. »
Troisième objectif qu’elle espère enfin atteindre cette année, réussir à décrocher sa place sur le Championship Tour de la WSL. La saison dernière, elle avait fini 10e des Challenger Series, elle était passée à « quelques séries » seulement de la qualification à cause de « petits détails qui font une grande différence ». Cette fois, après trois ans à la convoiter, la championne pense avoir acquis « la maturité » nécessaire pour faire partie de l’élite du surf et intégrer le cercle très fermé des 17 meilleures surfeuses du globe engagées sur le CT. C’est en tout cas ce qu’on lui souhaite.
Propos recueillis par Waldemar de Laage