Cleveland (Etats-Unis) (AFP) – L’équipe Trump tentait mardi de limiter la casse face aux accusations de plagiat visant la femme du milliardaire qui doit être officiellement investi dans la journée comme candidat républicain à la Maison Blanche.
Les conventions présidentielles sont d’ordinaire des affaires bien huilées, planifiées des mois à l’avance. Les discours des dizaines d’orateurs sont préparés et approuvés par l’équipe du candidat. La moindre fausse note soulève des questions sur le professionnalisme des organisateurs, et le degré d’unité du parti.
Face à la controverse et à l’avalanche de commentaires sarcastiques sur les réseaux sociaux, l’équipe de Donald Trump a défendu l’intégrité personnelle de Melania Trump — une façon de reconnaître sans le dire explicitement que la faute revenait à l’une des plumes de l’épouse du candidat.
« Nous sommes à l’aise avec les mots qu’elle a employés, ils étaient personnels », a dit Paul Manafort, directeur de la campagne, les traits tirés, lors d’un point presse mardi. « Parler d’attentions, de respect et de passion n’a rien d’extraordinaire. Parler de sa famille, c’est tout à fait normal ».
Les deux passages incriminés étaient consacrés aux valeurs transmises par les parents de Melania. Au milieu d’un discours d’un quart d’heure, ils sont bel et bien similaires, mot pour mot ou presque, à ce que l’épouse de Barack Obama déclara à la convention démocrate de 2008.
Désireux de tourner vite la page pour une erreur aussi triviale, le patron du parti, Reince Priebus a conseillé à Donald Trump de se séparer du collaborateur fautif.
L’intervention de Melania avait autrement séduit les délégués réunis lundi au premier jour de la convention à Cleveland, ville de 400.000 habitants en bordure du Lac Erié, dans le nord des Etats-Unis.
Roulant les « r » de son accent slovène, l’ancien mannequin naturalisé en 2006 avait présenté son mari comme un homme à poigne, mais plein d’amour pour les siens et son pays.
« Donald n’abandonne jamais », avait-elle lancé. « Donald veut représenter tout le monde, pas seulement certains. Cela inclut les chrétiens, les juifs et les musulmans. Cela inclut les Hispaniques et les Noirs et les Asiatiques, et les pauvres et la classe moyenne. »
C’est cette prestation que les délégués républicains choisissaient de saluer mardi, déplorant une polémique artificielle.
« On s’en fiche », dit un suppléant venu de New York, Robert Antonacci. « Vous imaginez Melania et Donald se disant, allez, on va plagier Michelle Obama? »
– Investiture formelle –
La séance de mardi devrait permettre de remettre de l’ordre dans un début de convention chaotique. Lundi, des délégués anti-Trump ont hué les responsables du parti lors d’un vote de procédure, un désordre sans grande conséquence mais très télégénique, et qui se retrouvait en Une des journaux américains mardi.
Donald Trump sera officiellement investi dans la soirée, à partir de 21H30 GMT, lors du vote formel des 2.472 délégués désignés lors des primaires.
Un représentant de chacune des 56 délégations (50 Etats, cinq territoires d’outre-mer, et la capitale fédérale Washington) annoncera au micro le nombre de délégués gagnés par Donald Trump ou ses rivaux. On sait déjà qu’il aura la majorité, puisque les résultats des primaires sont inscrits dans le marbre.
Le candidat nouvellement investi ne sera pas physiquement présent à Cleveland mardi. Son discours d’investiture sera le point culminant de la convention, jeudi soir.
A la place, des chefs républicains tenteront à la tribune de donner un visage d’unité à un parti déchiré. Pragmatique, Donald Trump a invité des figures de l’establishment, sur les cendres duquel il a construit son succès, à s’exprimer à la tribune.
Paul Ryan, le quadragénaire devenu l’automne dernier le troisième personnage des Etats-Unis en tant que président de la Chambre des représentants, ainsi que le chef de la majorité du Sénat, Mitch McConnell, prononceront des discours.
Chris Christie, candidat malheureux aux primaires et au poste de colistier, ainsi qu’un fils Trump, Donald Jr. animeront également la soirée.
Son adversaire démocrate, Hillary Clinton, sera elle investie la semaine prochaine à Philadelphie (Pennsylvanie, est).
A l’extérieur de la convention, la mobilisation des manifestants anti-Trump restait très faible. Deux défilés ont rassemblé seulement 500 personnes lundi. La ville restait pourtant investie par un dispositif de sécurité exceptionnel.
© AFP Robyn BECK
Donald Trump et sa femme Melania, sur la scène de la convention nationale du parti républicain, à Cleveland, le 18 juillet 2016