AFPFAITS DIVERSINTERNATIONAL Décès de Laurence Chirac, fille aînée de l’ex-président AFP 2016-04-14 14 Avr 2016 AFP Paris (AFP) – La fille aînée de Jacques et Bernadette Chirac, Laurence, qui souffrait d’anorexie et dont la maladie a été selon l’ancien président de la République « le drame de sa vie », est morte jeudi à 58 ans. Laurence Chirac était hospitalisée depuis dimanche, selon la famille Chirac, jointe par téléphone par l’AFP et qui n’a pas souhaité donner d’autres détails. Son hospitalisation était intervenue à la suite d’un malaise cardiaque, selon l’hebdomadaire Le Point. Née le 4 mars 1958, la fille aînée de Jacques Chirac souffrait depuis 1974 d’une anorexie mentale, survenue à la suite d’une méningite, et avait fait une quinzaine de tentatives de suicide, selon Franz-Olivier Giesbert, auteur d’une biographie de l’ancien chef de l’État (« Jacques Chirac, Une vie »). Étudiante en médecine, elle n’avait pas pu passer l’internat, car elle pesait vingt-sept kilos, a relaté Béatrice Gurrey (« Les Chirac: Les secrets du clan »). Protégée du regard public par ses parents, Laurence était peu connue des Français, à la différence de sa cadette Claude, devenue la conseillère de son père dès 1989. « Mis à part la cérémonie de la passation des pouvoirs et d’intronisation de Jacques Chirac à l’Élysée, le 17 mai 1995, elle n’est jamais apparue dans une manifestation officielle », écrit Franz-Olivier Giesbert. – « Je culpabilise beaucoup », avait confié Bernadette Chirac – Dans une rare vidéo tournée en 1975, la jeune fille avait confié que son père était « assez sévère dans l’ensemble » et qu’elle aurait aimé « avoir un père compositeur ». « Je pense qu’inconsciemment il aimerait peut-être avoir une fille qui fait de la politique, dans sa lignée », relevait-elle aussi. Grande absente de la photo familiale, Laurence était la blessure intime du clan Chirac. « Il n’y a aucune raison de le nier, cela a été le drame de ma vie. J’ai une fille qui a été intelligente, jolie, et qui, à 15 ans, a été prise d’anorexie mentale », avait raconté l’ancien président de la République dans un livre-entretien avec Pierre Péan publié en 2007. « On a essayé, avec des gens gentils, de l’occuper à un semblant de travail, même non rémunéré… mais il n’y a rien à faire. » Longtemps, Jacques Chirac s’est imposé, selon Franz-Olivier Giesbert, « de venir déjeuner chaque jour avec Laurence, comme les médecins le lui ont recommandé ». En 2009, dans le premier tome de ses « Mémoires », Jacques Chirac avait expliqué que la maladie de Laurence avait compté dans sa décision de « proposer à (sa) fille cadette, Claude, d’intégrer (son) équipe de communication ». Une maladie qui a aussi contribué sans doute à forger la personnalité de Claude Chirac, celle d’un « vaillant soldat », voué à « mener le combat aux côtés de son père et à le protéger », selon Béatrice Gurrey. En 2003, Bernadette Chirac avait évoqué dans le magazine « Ombre et Lumière », sur France 3, la « souffrance » de sa fille aînée et « la très grande solitude des familles » face à la maladie. Pour répondre au besoin de « dialogue, d’écoute » des familles, sa fondation avait financé la « Maison de Solenn » à Paris, première structure pluridisciplinaire en Europe dédiée à la prise en charge des troubles de l’adolescence. « Je culpabilise beaucoup, j’ai toujours l’impression que je ne donne pas assez de temps. Et puis ça dure », avait-elle aussi confié en 2007 sur le plateau de « Vivement Dimanche ». © AFP/Archives GEORGES BENDRIHEML’ex-président français Jacques Chirac (d) avec sa fille Laurence, le 26 avril 1981 à bord d’un avion à destination de Sarran en Corrèze Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)