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Décès de Laurence Chirac, fille aînée de l’ex-président

Paris (AFP) – La fille aînée de Jacques et Bernadette Chirac, Laurence, qui souffrait d’anorexie et dont la maladie a été selon l’ancien président de la République « le drame de sa vie », est morte jeudi à 58 ans.

Laurence Chirac était hospitalisée depuis dimanche, selon la famille Chirac, jointe par téléphone par l’AFP et qui n’a pas souhaité donner d’autres détails. Son hospitalisation était intervenue à la suite d’un malaise cardiaque, selon l’hebdomadaire Le Point.

Née le 4 mars 1958, la fille aînée de Jacques Chirac souffrait depuis 1974 d’une anorexie mentale, survenue à la suite d’une méningite, et avait fait une quinzaine de tentatives de suicide, selon Franz-Olivier Giesbert, auteur d’une biographie de l’ancien chef de l’État (« Jacques Chirac, Une vie »).

Étudiante en médecine, elle n’avait pas pu passer l’internat, car elle pesait vingt-sept kilos, a relaté Béatrice Gurrey (« Les Chirac: Les secrets du clan »).

Protégée du regard public par ses parents, Laurence était peu connue des Français, à la différence de sa cadette Claude, devenue la conseillère de son père dès 1989.

« Mis à part la cérémonie de la passation des pouvoirs et d’intronisation de Jacques Chirac à l’Élysée, le 17 mai 1995, elle n’est jamais apparue dans une manifestation officielle », écrit Franz-Olivier Giesbert.

– « Je culpabilise beaucoup », avait confié Bernadette Chirac –

Dans une rare vidéo tournée en 1975, la jeune fille avait confié que son père était « assez sévère dans l’ensemble » et qu’elle aurait aimé « avoir un père compositeur ». « Je pense qu’inconsciemment il aimerait peut-être avoir une fille qui fait de la politique, dans sa lignée », relevait-elle aussi.

Grande absente de la photo familiale, Laurence était la blessure intime du clan Chirac. « Il n’y a aucune raison de le nier, cela a été le drame de ma vie. J’ai une fille qui a été intelligente, jolie, et qui, à 15 ans, a été prise d’anorexie mentale », avait raconté l’ancien président de la République dans un livre-entretien avec Pierre Péan publié en 2007.

« On a essayé, avec des gens gentils, de l’occuper à un semblant de travail, même non rémunéré… mais il n’y a rien à faire. » Longtemps, Jacques Chirac s’est imposé, selon Franz-Olivier Giesbert, « de venir déjeuner chaque jour avec Laurence, comme les médecins le lui ont recommandé ».

En 2009, dans le premier tome de ses « Mémoires », Jacques Chirac avait expliqué que la maladie de Laurence avait compté dans sa décision de « proposer à (sa) fille cadette, Claude, d’intégrer (son) équipe de communication ». Une maladie qui a aussi contribué sans doute à forger la personnalité de Claude Chirac, celle d’un « vaillant soldat », voué à « mener le combat aux côtés de son père et à le protéger », selon Béatrice Gurrey.

En 2003, Bernadette Chirac avait évoqué dans le magazine « Ombre et Lumière », sur France 3, la « souffrance » de sa fille aînée et « la très grande solitude des familles » face à la maladie.

Pour répondre au besoin de « dialogue, d’écoute » des familles, sa fondation avait financé la « Maison de Solenn » à Paris, première structure pluridisciplinaire en Europe dédiée à la prise en charge des troubles de l’adolescence. 

« Je culpabilise beaucoup, j’ai toujours l’impression que je ne donne pas assez de temps. Et puis ça dure », avait-elle aussi confié en 2007 sur le plateau de « Vivement Dimanche ».

© AFP/Archives GEORGES BENDRIHEML’ex-président français Jacques Chirac (d) avec sa fille Laurence, le 26 avril 1981 à bord d’un avion à destination de Sarran en Corrèze

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