©J.Bougard

L’anthropologue et ethnologue Jean Guiart s’est éteint dimanche à son domicile de Punaauia. Il avait 94 ans. Spécialiste des arts et religions d’Océanie, il a notamment revisité la vision universitaire du monde mélanésien.

Né à Lyon en 1925 dans une famille de médecins, Jean Guiart fait ses études à l’École pratique des hautes études où il étudie la sociologie, la psychologie, l’histoire des religions (avec une dissertation sur le mana) et l’ethnologie. Sa thèse de doctorat porte sur la structure de la chefferie en Mélanésie du Sud. En 1945, il est l’un des fondateurs de la Société des Océanistes. Au fil des ans, il deviendra le grand spécialiste français de la Nouvelle-Calédonie et du Vanuatu.

Il est directeur d’études à l’École pratique des hautes études, puis professeur d’ethnologie générale à la Sorbonne (1968-1973) où il dirige l’unité d’enseignement et de recherches de sciences sociales.

De 1973 à 1988, Jean Guiart est professeur d’ethnologie au Muséum national d’histoire naturelle et directeur du laboratoire d’ethnologie du Musée de l’Homme, où il constitue les collections océaniennes, qui font de nos jours partie de la collection du Musée des arts premiers du quai Branly. Il laisse une oeuvre très riche qui fait aujourd’hui référence.

Après sa retraite, il réside à Nouméa où il fonde sa propre maison d’édition, Le Rocher-à-la-Voile, puis à Tahiti, où là encore il fonde une autre maison d’édition, Te Pito O Te Fenua.  Sa femme Joséphine, originaire de Lifou, est morte en 2012.

Une messe sera célébrée au temple de Béthel demain mardi 6 août à partir de 11h30. Son enterrement aura lieu au cimetière de la Pointe des Pêcheurs à Puna’auia vers 14h30.

Pour retrouver son esprit incisif, un entretien réalisé en 2017 par Jonathan Bougard :