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Déchets en mer: très chasse, très pêche !

Déchets en mer: très chasse, très pêche !

La question environnement 11/11/2013 – 06:41

Déchets en mer: très chasse, très pêche !

Chaque seconde, 206 kilos de plastiques se retrouvent dans nos océans.

Marion : Bonjour Yolaine, aujourd’hui on part à la pêche aux macro-déchets?

Yolaine : Oui, depuis 2012, le comité national des pêches (CNPMEM) et la fédération de la plasturgie se sont alliés pour que la pollution maritime soit recyclée. Parce que, chaque seconde, 206 kilos de plastiques se retrouvent dans nos océans. Il y en a désormais tellement que cela a fini par créer ce que l’on appelle les « faux continents », des continents en plastique! Ces faux continents, on en trouve dans le Pacifique nord et sud, en Atlantique Nord et Sud et dans l’Océan indien. Ces déchets sont pris pour de la nourriture par les animaux marins et les oiseaux qui meurent d’occlusion intestinale. Sous l’impulsion de Waste Free Oceans, les pêcheurs et la fédération de la plasturgie se sont lancés dans une mission de nettoyage à grande échelle. Ce projet pilote, commencé en 2012, sera mené sur 3 ans. Objectif : montrer qu’ensemble on peut donner une autre utilité aux macro-déchets que celle de tuer notre biodiversité!

Marion : 3 ans pour étudier les déchets c’est un peu long non ?

Yolaine : Non car avant de pouvoir les étudier, il faut les collecter ! Les marins s’en chargent avec un chalut tracté par un navire de pêche, développé par l’entreprise Thomsea (entreprise vendéenne impliquée dans le nettoyage des marées noires, des algues et des déchets par chalutage). Thomsea a donc fait breveter son chalut, tandis que Paprec (spécialiste du recyclage et de la valorisation des déchets) prend le relais pour proposer des pistes de recyclage. 3 missions ont déjà été effectuées à Ciboure et Capbreton, à Honfleur et à Saint Mandrier où la collecte est toujours en cours. Cette action n’a que des avantages: en plus de nettoyer nos mers, elle pourrait offrir de l’emploi et une diversification au métier de marin- pêcheur. Ce sont le Ministère de l’écologie et deux Agences de l’Eau, qui ont contribué à indemniser une partie des 64 sorties en mer de 2013. Pour le moment, les collectes semblent prometteuses, mais seuls les résultats définitifs de 2014 détermineront si l’opération sera pérenne ou pas. Marion à la prochaine marée haute on part à la pêche aux macros…déchets.

Plus d’infos : www.neoplanete.fr

Enviro 12 nov. L’histoire du potager qui flottait

Marion : On part au Cambodge dans un village… sur l’eau?

Yolaine : Les Cambodgiens ont l’habitude de vivre au-dessus des eaux. Pour résister aux fortes moussons, les habitants fabriquent des maisons sur pilotis et des potagers sur radeaux. C’est ce qui a inspiré deux ONG franco-cambodgiennes, Osmose et Aster, qui ont eu l’idée de construire plusieurs plateformes flottantes sur le lac Tonle Sap. L’objectif? Créer une économie durable et solidaire grâce à l’écologie et au tourisme en proposant un jardin potager, un restaurant, une école, une boutique d’objets artisanaux et des toilettes équipées d’un jardin composteur recyclant. Chaque radeau fonctionne grâce à l’autre. La litière des toilettes sert d’engrais au jardin potager et les eaux sont recyclées par les plantes avant d’être rejetées dans le lac.

Marion : Vous voulez dire que l’eau n’était pas potable?

Yolaine : Pire que ça. Le lac était devenu un tout-à-l’égout. Pour consommer l’eau il fallait la faire bouillir et donc couper du bois. Côté alimentation, les habitants ne vivaient que de la surpêche et du braconnage. Le Prek Toal, la plus grande réserve ornithologique d’Indochine, était devenue le garde-manger du petit village. Il fallait réagir! Ce que l’agence Méristème a fait en créant une station d’épuration flottante et naturelle. Mais attention, les plantes ne sont pas choisies au hasard. Chacune d’elle a une propriété filtrante.

Marion : Comment réagissent les villageois?

Yolaine : Ils commencent à comprendre les conséquences de cet environnement qui se détériorent et sont fiers d’expliquer aux touristes le fonctionnement de leur drôle de petit village. Mieux encore : comme on leur a expliqué la gravité de la situation, les braconniers deviennent même les plus fervents défenseurs de la nature. L’école primaire a d’ailleurs été construite pour cette raison. Les enfants apprennent la biologie afin qu’ils deviennent des experts de la nature. C’est la première fois que l’on fabrique un village émergé flottant qui fonctionne avec un jardin d’épuration. Le projet est actuellement toujours en cours de réalisation. Il sera terminé en début d’année prochaine.

Plus d’infos : www.neoplanete.fr

Source: Europe1