Après plusieurs semaines de phase « d’alerte », les autorités sanitaires ont fait passer Tahiti et Moorea en « épidémie avérée » de dengue, le dernier stade avant la situation de « crise ». La conséquence de la découverte de 93 nouveaux cas en une semaine, un nouveau pic depuis le début de la circulation de la maladie, fin 2023. La circulation du virus transmis par les moustiques se poursuit aussi dans les archipels, comme le confirme le dernier bulletin de surveillance sanitaire. De nouveaux cas ont été identifiés à Bora Bora, Rangiroa, Ua Pou, Fakarava et pour la première fois à Tikehau. Les autorités appellent plus que jamais à la vigilance – protection contre les piqûres, destruction des gîtes larvaires, consultation en cas de symptômes suspects – et doivent annoncer de nouvelles mesures de lutte qui seront mises en place dans les prochains jours.
Avec la découverte de nouveaux cas, à Bora Bora, Rangiroa, Ua Pou, Fakarava et pour la première fois à Tikehau, Tahiti et Moorea passent de phase « alerte » en « épidémie avérée », indique le bulletin de l’Arass publié ce mardi. Au total, 306 cas ont été détectés officiellement depuis fin novembre 2023. « C’est-à-dire qu’on a dépassé un seuil où on considère qu’on est sur une circulation relativement intense, explique le Dr Henri-Pierre Mallet, responsable du bureau de veille sanitaire de l’Arass. Pour autant, je pense qu’on ne passera pas en crise. La crise, c’est quand il y a vraiment un déplacement des capacités, non pas seulement de surveillance et de lutte anti-vectorielle, mais même de la capacité de soin. »
Pas de crise aiguë, donc, car en réalité, explique-t-il, le paysage général a évolué : « Nos épidémies de dengue, ça devient de plus en plus endémique avec des courbes assez aplaties. Maintenant, c’est un petit peu tout le temps en réalité, ce qui fait qu’il y a quand même une immunité dans la population qui empêche d’avoir un gros pic. » Si c’est la dengue de type 2 qui est arrivée en premier, fin novembre 2023, c’est à présent la dengue de type 1 qui est à 70% majoritaire, mais contre laquelle « la population est majoritairement immunisée », poursuit Henri-Pierre Mallet. Les sujets les plus à risque sont donc les moins de 20 ans, qui représentent 36% des dépistages positifs, les personnes résidentes depuis peu et les touristes.
Les autorités de santé prévoient malgré tout une campagne de communication, « sur la lutte anti-vectorielle, parce qu’il le faut », dit encore le Dr Mallet, « en direction des touristes, et sur les voyage inter-îles parce qu’il faut éviter de propager aux îles qui ne sont pas encore touchées. »
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