C’est la première campagne de Margaret’s Place, la « safe room » ouverte au lycée Diadème. Le « Denim Day » vise à sensibiliser toute la communauté scolaire et à la fédérer contre les violences sexuelles.
9h45, la cloche sonne. Les élèves envahissent la cour de récréation du lycée Diadème (anciennement les lycées Aorai et Taaone). Ils se rassemblent autour d’un stand où pendent des jeans customisés et des affiches, et où des élèves continuent à dessiner et écrire des messages sur les pantalons. Tous ont revêtu le jean pour ce « Denim Day ». C’est la première fois que la manifestation est organisée en Polynésie française. Cet événement devenu international est né de la décision de la cour de cassation italienne qui annula une condamnation pour viol parce que la victime portait un jean moulant. Elle soutenait que la victime devait collaborer pour enlever son jean moulant et donc qu’il s’agissait d’un rapport sexuel consenti. Cette décision a déclenché une protestation généralisée et des femmes ont porté le jean en signe de solidarité avec la victime. L’événement « Denim Day » a officiellement été créé en 1999. Et la décision de la cour de cassation italienne a été définitivement annulée en 2008. Organiser le Denim Day au lycée Diadème offre l’occasion de discuter de ces sujets difficiles, comme l’explique Charlotte Girard, représentante à Tahiti de Te Ti’Aturi Nei – Fondation Mareva Marciano, qui apporte un soutien technique pour l’organisation de cette première campagne de Margaret’s Place, qu’elle avait également contribué à mettre en place.
Un sujet qui n’est pas tabou, assurent ces trois jeunes filles, Hanatea, Tepati et Hokulea, respectivement en première et en seconde, qui participent activement à l’organisation de la campagne.
Cette campagne à dimension mondiale peut aussi permettre la libération de la parole, comme le souligne Maily Albonico, la psychologue responsable de Margaret’s Place. Les ateliers, organisés depuis plus d’une semaine, ont permis à certaines de s’exprimer et des rendez-vous ont même été fixés avec la psychologue.
Organiser le « Denim Day » à Tahiti était aussi l’occasion de faire connaitre Margaret’s Place, une « safe room » installée au lycée Diadème. Financée par la fondation Mareva Marciano et le Pays, elle a pour objectif de protéger les élèves victimes de violences.