Le magazine, qui a occupé pendant plus de trente ans une place à part dans le paysage médiatique du fenua, a annoncé que son numéro actuellement en kiosque sera le dernier. Fenua Communication, filiale du groupe Moux, a décidé d’arrêter la publication du bimensuel, qui se dit « victime collatérale de la crise sanitaire ».
460 numéros et puis s’en va. Dans un message diffusé sur facebook vendredi, le rédacteur en chef de Tahiti Pacifique Magazine (TPM) a annoncé que Fenua Communication, filiale du groupe Moux et aussi éditeur de Tahiti Infos, Hine ou Fenua TV, avait décidé d’arrêter la publication du bimensuel. « TPM est une victime collatérale de la crise sanitaire, économique et sociale interminable qui touche la Polynésie, dans un contexte très difficile pour la presse payante. Le Covid aura porté le coup de grâce, écrit Dominique Schmitt. Toute la rédaction, qui a œuvré corps et âme pour le faire (sur)vivre, est en souffrance ».
Tahiti Pacifique, qui avait fêté ses 30 ans en mai dernier, avait été fondé par l’Américain Alex W. Du Prel, et s’était rapidement imposé comme une voix à part, souvent malicieuse et mordante, dans le paysage médiatique du fenua. Le fondateur avait vendu son titre à Albert Moux en 2012, mais avait continué à participer à la publication jusqu’à sa disparition en 2017. TPM avait, au fil des ans, tenté plusieurs changements formules ou de charte graphique, en affichant toujours sa devise « une goutte de liberté dans l’océan ». « Les contributeurs du magazine, issus de tous horizons, peuvent être fiers d’avoir défendu la liberté d’expression en Polynésie et dans le Pacifique, précise le rédacteur en chef actuel, Dominique Schmitt. Restez alertes, et n’oubliez pas la phrase fétiche d’Alex : Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience ».