Le procès du réseau de trafic d’Ice chapeauté par l’importateur Yannick Mai et le revendeur Moerani Marlier s’est ouvert mercredi pour trois jours au tribunal correctionnel de Papeete. Les onze personnes appelées à la barre ont globalement reconnu leur implication dans le trafic, à l’exception notable de l’ancien huissier de justice de Moorea, Patrick Rey.
Le procès de l’affaire « Mai-Marlier » s’est ouvert mercredi pour trois jours devant le tribunal correctionnel de Papeete. Un nouveau procès fleuve d’un réseau de trafic d’Ice à la tête duquel apparaissent deux hommes : Yannick Mai, dit « le parrain » et Moerani Marlier, dit « el chapo ». « Des surnoms pas très intelligents pour des trafiquants d’Ice », a d’ailleurs fait remarquer le président du tribunal.
Gérant d’une société de charter touristique, Yannick Mai est accusé d’être le principal importateur du trafic. Actuellement incarcéré aux Etats-Unis, il a été arrêté à l’aéroport de Los Angeles avec 4 kg d’Ice le 10 juin 2017 alors qu’il tentait de s’envoler vers Tahiti. Moerani Marlier, de son côté, est soupçonné d’être le principal revendeur de la drogue à Tahiti et Moorea. Déjà impliqué dans un autre dossier de stupéfiants, cet ancien steward à la tête d’une affaire de location de jet ski sur l’île soeur menait la grande vie jusqu’à son interpellation en septembre 2017.
Aux côtés des deux hommes, dix autres prévenus sont jugés pour leur participation ou leur complicité dans ce trafic d’Ice entre juin 2016 et juin 2017 et portant sur au moins 7,2 kg importés des Etats-Unis vers la Polynésie française. Une affaire qui est partie d’une audition d’un suspect dans l’affaire « Dubaquier » de trafic de stupéfiants et qui a débouché sur l’identification de l’ensemble du réseau.
Un trafic reconnu par les prévenus
Mercredi lors de l’ouverture du procès, les onze prévenus sont passés à la barre pour reconnaître la quasi-totalité des faits qui leur étaient reprochés. Seul l’ancien huissier de justice de Moorea, Patrick Rey, et son épouse ont contesté avoir participé sciemment au trafic. Pour Me Smaïn Bennouar, l’avocat de Moerani Marlier, la défense s’attachera surtout à éviter aux prévenus les très lourdes peines de prison prononcées dans ce type d’affaires en Polynésie française.
Quelques discussions doivent tout de même avoir lieu dans les deux prochains jours sur les responsabilités exactes de chacun des prévenus. Pour Me Bennouar, il s’agit de ne pas avoir une vision trop « pyramidale » du dossier.