Les militants pro-européens réclament le départ du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.
L’INFO. Démonstration de force des opposants politique en Ukraine. Plusieurs centaines de milliers d’opposants pro-européens ont réclamé dimanche dans le centre de Kiev le départ du président Viktor Ianoukovitch, accusé de « vendre » l’Ukraine à la Russie dans une nouvelle démonstration de force sans précédent depuis la Révolution orange de 2004. Les manifestants ont réussi à faire tomber une statue de Lénine dans la capitale.
Foule à Kiev. En brandissant des drapeaux ukrainiens et européens, entre 250.000 et 300.000 manifestants ont rempli la place de l’Indépendance appelée aussi Maïdan, haut lieu de la Révolution orange qui avait porté au pouvoir des pro-occidentaux, ainsi que les rue voisines en scandant « démission! ».
Les organisateurs ont déclaré que le nombre de manifestants avait « approché un million » alors que la police qui sous-estime généralement l’ampleur de la contestation a fait état de 60.000 opposants et de 15.000 manifestants pro-Ianoukovitch devant le parlement, pas très loin de Maïdan.
La réponse du pouvoir. Peu après la fin de la manifestation massive, la deuxième après celle du 1er décembre au même endroit, les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour tentative de « prise de pouvoir » suite « aux agissements illégaux de certains hommes politiques ». Le SBU n’a pas immédiatement désigné de suspects pour de tels actes, passibles d’une peine allant jusqu’à dix ans de prison.
Sur Maïdan, les manifestants ont chanté l’hymne de l’Ukraine avec écrivains, philosophes et dignitaires religieux présents sur scène aux côtés des leaders de l’opposition et de la fille de l’opposante et ex-Premier ministre emprisonnée Ioulia Timochenko qui a lu ensuite le message de sa mère.
Objectif démission. « Notre objectif est le départ immédiat du président ukrainien », a lu Evguénia Timochenko. « Démission! démission! », a scandé la foule. « Ne baissez pas les bras, ne faites pas de pas en arrière, ne vous mettez pas à la table des négociations avec ce pouvoir qui a le sang sur les mains », a-t-elle poursuivi.
« Nous avons aujourd’hui le choix entre sombrer dans une dictature corrompue et le retour à la maison, en Europe », a-t-elle lancé.
Le refus du pouvoir de signer fin novembre l’accord d’association avec l’UE négocié depuis trois ans a plongé ce pays de 46 millions d’habitants dans une crise politique sans précédent depuis la Révolution orange qui avait porté les pro-européens au pouvoir en 2004.