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Des forces syriennes anti-EI ont reçu des blindés des États-Unis

Hassake (Syrie) (AFP) – Des forces combattant le groupe État islamique (EI) en Syrie ont reçu pour la première fois des blindés américains, l’administration de Donald Trump leur promettant « plus de soutien » dans leur lutte contre l’organisation jihadiste.

Cette livraison annoncée mardi par les deux parties intervient au moment où les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui ont lancé il y a deux mois leur offensive pour capturer Raqa, le principal fief de l’EI en Syrie, font du surplace depuis des semaines.

Dans une Syrie ravagée par la guerre, les FDS, dominées par les forces kurdes mais comprenant des combattants arabes, ont été créées en octobre 2015 avec le soutien de Washington pour chasser le redoutable groupe ultraradical des zones qu’il occupe dans le nord syrien.

Un responsable militaire américain, le colonel John Dorrian, a affirmé que la livraison des véhicules type SUV a été faite « en vertu des autorisations existantes », soit sous l’administration de Barack Obama.

Si la décision a été prise avant l’investiture de M. Trump, la livraison a été interprétée par les FDS comme le signe d’un nouveau soutien. 

L’administration Trump a « promis plus de soutien » aux FDS, a dit un porte-parole de cette alliance Talal Sello. « Dans le passé, nous recevions des armes, des munitions. Avec les blindés, nous entrons dans une nouvelle phase ».

– « Composante arabe » des FDS –

« Il y a eu des rencontres entre les FDS et des représentants de la nouvelle administration et ils nous ont promis plus de soutien, notamment pour la bataille de Raqa », a ajouté M. Sello.

Le nouveau président américain a donné jusqu’à fin février à ses responsables militaires pour lui présenter un plan « pour vaincre » l’EI, groupe responsable d’atrocités en Syrie et en Irak et d’attentats sanglants notamment en Occident.

Les responsables américains ont tenu à préciser que les véhicules avaient été livrés à la composante arabe des FDS dominées par les Unités de défense du peuple kurde (YPG).

Sous l’administration Obama, Washington a toujours pris soin d’affirmer qu’elle armait la composante arabe et non la composante kurde des FDS, pour éviter selon les experts de froisser son allié turc, également impliqué dans le conflit en Syrie.

Pour la Turquie, les FDS sont un faux-nez pour les YPG, qu’elle considère comme une organisation « terroriste ».

Pour l’instant, « il n’y a pas eu de changement dans la politique » américaine, a déclaré à l’AFP Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone. « Nous continuons d’armer la composante arabe des FDS ».

Cette alliance a lancé le 6 novembre une grande offensive pour reprendre Raqa (nord). Après avoir pris une série de villages et de localités dans la province du même nom, elles font du surplace depuis le 7 janvier.

Elles se trouvent depuis à 5 km de la ville de Tabqa, important QG de l’EI à l’ouest de Raqa et où se trouve la plus importante prison du groupe. D’autres forces des FDS se trouvent à 20 km au nord de Raqa.

– Report des négociations au 20 février –

« Les FDS font du surplace en raison de la multiplication des attaques suicide de l’EI », qui veut défendre son bastion à tout prix, a dit Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

En un an, les FDS ont remporté une série de victoires, en reprenant surtout à l’EI la ville de Minbej, près de la frontière turque.

Après avoir lancé en 2014 sa campagne aérienne contre l’EI en Irak et en Syrie, Washington, à la tête d’une coalition internationale, s’est trouvé confronté à la nécessité de trouver un allié fiable sur le terrain, favorisant ainsi la création des FDS, au grand dam d’Ankara.

En outre, la Maison Blanche déploie en Syrie quelque 200 membres des forces spéciales.

La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression dans le sang de manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 310.000 morts. Elle s’est complexifiée avec la montée en puissance de groupes jihadistes et l’implication des grandes puissances dont les États-Unis et la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad.

A New York, l’envoyé spécial sur la Syrie Staffan de Mistura a affirmé que les pourparlers de paix sur la Syrie sous l’égide de l’ONU avaient été reportés au 20 février. 

Ce report donnerait plus de temps à l’opposition syrienne, en position de faiblesse après la série de défaites des rebelles face au régime, pour qu’elle se prépare, selon des diplomates.

Le 13 décembre 2016, un combattant de l'alliance arabo-kurde est assis sur un blindé lors d'affrontements avec le groupe État islamique aux abords du village de Khirbet al-Jahshe, en Syrie . © AFP

© AFP/Archives DELIL SOULEIMAN
Le 13 décembre 2016, un combattant de l’alliance arabo-kurde est assis sur un blindé lors d’affrontements avec le groupe État islamique aux abords du village de Khirbet al-Jahshe, en Syrie

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