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Des idées pour lutter contre la pollution plastique présentées au fenua

 

© AS/Radio 1

Alors qu’une troisième session de négociation des Nations-Unies s’ouvre en novembre pour tenter de définir un traité mondial ambitieux face à la pollution plastique, le Conseil économique, social et environnemental de france s’est saisi du sujet en faisant 20 préconisations, afin d’aboutir à un texte efficace sur cette question. Leurs autrices, Sabine Roux de Bézieux et Nathalie Van Den Broeck, sont actuellement à Tahiti. Elles ont présenté leur rapport à Moetai Brotherson hier, avant de passer devant le Cesec ce matin.

Emballages, jouets, informatique, automobile… On ne vous apprend rien, le plastique fait partie intégrante du quotidien de l’ensemble de la population mondiale. Plébiscité pour sa production rapide et peu onéreuse et pour les multiples possibilités qu’il offre, ce matériau est aussi un poison pour la nature. Là encore, on enfonce une porte-ouverte. Les chiffres, en revanche, sont moins connus.

En 2022, 22 millions de tonnes de plastiques ont été rejetés dans l’environnement. Si l’on compte uniquement l’océan, cela revient à l’équivalent d’un camion benne déversé chaque minute dans l’eau. Et si rien ne change, la situation risque d’empirer, puisque selon l’OCDE, la consommation mondiale devrait même être multipliée par 2,5% dans 40 ans. Certains chercheurs estiment même qu’il y aura autant de plastique que de poisson dans l’eau d’ici 2050.

Pour tenter faire face à cette problématique majeure pour notre environnement, l’assemblée des Nations-Unies a adopté en mars 2022 une résolution destinée à mettre fin à la pollution plastique. Avec l’ambition d’aboutir à un traité mondial sur la question. Depuis, deux séquences de négociations ont eu lieu, pour définir les contours du texte. Dans ce contexte, le Cese (Conseil économique, social et environnemental) à Paris s’est saisi du problème.

De « l’intérêt » pour la question en Polynésie

Deux de ses membres, la présidente de la Fondation de la mer Sabine Roux de Bézieux, et la présidente de la Surfrider Foundation Europe Nathalie Van Den Broeck, ont signé en avril dernier un rapport comportant 20 préconisations à destination des 175 pays engagés dans la rédaction du traité. « Il était important de le présenter en amont du stade de négociations qui a eu lieu à Paris en juin dernier », note Sabine Roux de Bezieux. Invitées par le Cesec, les deux autrices ont présenté ce document d’une trentaine de pages et sa synthèse, qu’il est possible de consulter en ligne, au président Brotherson jeudi, puis au Cesec ce vendredi.

« Nous avons travaillé sur la forme juridique du texte, que devrait prendre ce traité pour nous. Nous avons aussi travaillé sur des moyens de financement et donc sur différentes préconisations », dit Nathalie Van Den Broeck. Parmi ces recommandations : la réduction de la production de plastique, la mise en place d’une notion d’empreinte plastique, la définition d’objectifs en termes de recyclage, ou l’interdiction de principe des plastiques à usage unique d’ici 2040.

Les deux autrices du rapport se disent « frappées de voir l’intérêt suscité par le sujet en Polynésie » et ressortent très positives de leur échange avec Moetai Brotherson. Elles ont désormais les yeux rivés vers Nairobi, capitale du Kenya, ou la troisième session de négociation s’ouvre le mois prochain. « On va surtout suivre les opinions des pays. Car pour la première fois, une version martyre du traité (texte provisoire destiné à recevoir des corrections) a été rédigée, avec une série d’options. Nairobi est donc une étape très importante, puisque des décisions vont être prises et donner le niveau d’ambition du traité », souligne Sabine Roux de Bezieux.

Après le Kenya, deux nouveaux temps de négociations sont prévus au Canada puis en Corée du Sud. La conférence d’adoption du futur accord est espéré pour 2025. Reste à savoir si les préconisations du Cese seront adoptées ou non. Sabine Roux de Bezieux et Nathalie Van Den Broeck enchaînent les rencontres en ce sens, « le plus possible au niveau national, avec des ministres et des négociateurs ». Objectif, « s’assurer que l’ambition du traité soit à la hauteur des enjeux : éradiquer toute pollution plastique dans la nature d’ici 2040 ».

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