Apprendre le tahitien autour d’un jeu de plateau : c’est l’idée qu’on eue les membres de l’association familiale Tu’iteari’i qui veut la partager avec le plus grand nombre. Chacun a apporté sa contribution, depuis l’élaboration des deux jeux disponibles, à la découpe des pions. Cette première édition semble être le début d’une aventure familiale prometteuse.
Le reo tahiti, c’est une affaire de famille chez Ludmilla, Moana a Tapea Chin Meun. Ancienne professeure de tahitien à la retraite, elle a élaboré durant sa carrière des moyens de faire naître chez ses élèves l’envie d’apprendre le tahitien. Bien rangés dans ses archives, ils constituent la base de travail de l’association familiale Tu’iteari’i. Les dix membres, Ludmilla, ses enfants, leurs conjoints et leurs enfants, ont tous participé à la réalisation du produit qu’ils proposent maintenant à la vente : un coffret contenant deux jeux pour apprendre à parler et écrire le tahitien. Le nom de l’association est inspiré des prénoms de ses deux premiers petits-enfants. Quant au logo, il est constitué de dix frises qui représentent chacun des membres. Au travers de ces jeux de société, ils espèrent permettre à d’autres familles de partager l’apprentissage du reo tahiti.
Entre Trivial Pursuit et Scrabble, ‘A firi ta’o ana’e ou « tressons les mots »
La grande création de cette association, c’est son jeu ‘A firi ta’o ana’e qui se traduit par « tressons les mots ». Chaque joueur doit placer les lettres – y compris les accents – d’un mot sur un plateau en le faisant correspondre, en le « tressant », avec les autres. Il commence par choisir un des trois niveaux de difficulté, il lance ensuite un dé une première fois pour désigner une des 6 cartes disponibles, puis une deuxième fois pour désigner l’une des six questions de la carte. La réponse étant un mot en tahitien, il peut en vérifier l’orthographe avec le dictionnaire de l’Académie tahitienne, ou l’application Reo. Chaque pion ayant un nombre de points attribué, celui qui en place le plus gagne la partie.
Et puis des mots croisés : ‘A pe’a ta’o ana’e
Dans le coffret il y a aussi trois planches recto-verso de mots croisés avec des thèmes et des niveaux de difficulté différents. Des noms de couleurs aux verbes de la préparation du ahima’a, four traditionnel tahitien, chacun peut apprendre quelque chose. Au travers de ces jeux, l’association veut « donner envie aux Polynésiens, qu’ils parlent tahitien ou pas, de connaître leur langue et leur culture », comme Ludmilla le fait avec ses petits enfants.
À chaque fois un ‘aivana’a, ou érudit, est chargé de veiller au respect de la règle du jeu. Celle-ci est la seule partie du coffret traduite en français. Plusieurs projets sont prêts à être édités, à commencer par d’autres planches de ‘A pe’a ta’o ana’e. Cette première édition devait sortir avant Noël mais les pions ne sont jamais arrivés. Les quatre dames ont donc pris leurs paires de ciseaux et confectionné les pions de manière artisanale, pour pouvoir terminer ces coffrets. Si le succès est au rendez-vous, elles ne manqueront pas de le faire savoir sur leur page Facebook avant de proposer de nouveaux jeux.