La mobilisation pour la paix qui a eu lieu samedi à Papeete a rassemblé plus de 4 000 personnes, toutes venues soutenir la famille endeuillée de Sandy Ellacott et manifester une volonté d’endiguer l’épidémie de violence qui gangrène le fenua. Chants, discours et prières ont ponctué cette manifestation vive en émotion.
C’est une véritable marrée humaine, vêtue de blanc et brandissant des messages de paix, qui a envahi la place Tarahoi samedi après-midi. A 16 heures, deux cortèges se sont formés pour traverser la capitale en silence. L’un partant du stade Bambridge et mené par la sœur de Sandy, Terainui, le leader Tahoeraa Gaston Flosse, le leader Tavini, Oscar Temaru et le président de l’assemblée Marcel Tuihani. L’autre, partant de l’ancien hôpital Mamao avec en tête le père endeuillé Stanley Ellacott, le haut-commissaire Lionel Beffre, le président Edouard Fritch et les membres du gouvernement. Une fois réunis, les milliers de personnes mobilisées se sont tenues la main pour chanter ensemble. Après plusieurs prières, le père de la victime, Stanley Ellacott, a pris courageusement la parole pour rappeler à l’assistance le but de la mobilisation. Non pas pleurer la mort d’un être, mais lutter pour une Polynésie moins violente et plus tolérante. Il a montré une remarquable sagesse en allant jusqu’à plaindre la famille de l’agresseur d’avoir à subir l’incarcération de leur fils…
Après lui, sa fille, Terainui, a également pris la parole pour adresser un message d’amour à son frère. Elle a également interpellé la classe politique, réunie au grand complet devant elle, pour demander à ce que davantage de moyens soient mis en œuvre pour éradiquer la violence sur le fenua.
Par la suite, plusieurs artistes sont montés sur l’estrade pour mettre un peu de couleur dans ce rassemblement. Les Tiki Toa sont également venus saluer la famille Ellacott. Le capitaine, Naea Bennett, a pris le micro pour rappeler qu’il était fier de véhiculer, avec son équipe, l’esprit de fairplay de la Polynésie. Enfin, avant que ne s’achève le rassemblement, un homme a pris la parole. La voix étranglée par l’émotion, il a remercié Sandy et sa famille d’avoir offert un rein à son frère. Stanley Ellacott est alors venu le serrer dans ses bras et lui dire le bonheur qu’il avait de savoir que son fils avait pu sauver une vie. S’il est seulement possible de soulager la douleur d’un deuil, ce témoignage et cette mobilisation pacifiste y ont participé.